À l’issue de 96 h de garde à vue, le juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé, ce mercredi 7 mai, d’incarcérer trois hommes de 19 à 21 ans soupçonnés d’avoir participé à la fusillade survenue samedi soir dans le quartier de Villejean, à Rennes, d’après un communiqué du parquet.

Ce mercredi, une information judiciaire a été ouverte et les trois individus ont été mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée (crime), association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, recel de vol, violences volontaires aggravées par trois circonstances suivies d’incapacité n’excédant pas huit jours, dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui et délit de fuite.

Mis en examen pour plusieurs chefs d’inculpation

Arrêtés dans le cimetière de Saint-Grégoire par la police, samedi 3 mai vers 20 h, ces individus sont suspectés d’avoir ouvert le feu quelques minutes avant leur interpellation sur un point de deal rue du Nivernais. Une dizaine de coups de feu avaient été tirés, blessant deux personnes aux jambes. Une troisième avait été frappée par les assaillants. Les victimes, des mineurs âgés de 16 à 17 ans, avaient été hospitalisées. L’arme probablement utilisée, de type kalachnikov, avait été retrouvée sur l’itinéraire de fuite.

La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes, spécialisée dans la criminalité organisée, a été saisie de l’enquête. Depuis décembre 2024, le quartier de Villejean a connu sept épisodes de tirs. Selon nos informations, une organisation parisienne cherche à s’approprier le juteux marché de la drogue qui se déroule dans le quartier de Villejean à Rennes. Le 17 avril, une fusillade avait déjà eu lieu sur la dalle de Villejean. Les assaillants avaient ouvert le feu dans le fast-food Subway où se trouvaient Charles Compagnon et Nicolas Boucher, deux élus d’opposition.

Les trois suspects incarcérés ce mercredi sont tous connus de la justice, et deux d’entre eux sont en récidive.

À noter que parmi les assaillants présumés, l’un d’eux avait déjà été interpellé le 25 avril, à bord d’un véhicule signalé volé, dans lequel avait été saisie une arme de poing. Mais il avait été libéré à l’issue de sa garde à vue « pour permettre à l’enquête de se poursuivre, le magistrat ayant requis des analyses balistiques et ADN », justifie le parquet.