En arrivant à Marseille depuis l’A7, Bel-Horizon (3e) est immanquable. Près de 60 mètres de haut, une façade peinte de deux couleurs différentes pour marquer la présence des deux copropriétés distinctes accolées dans le même immeuble et un état de délabrement déjà visible.
À l’entrée de Bel-Horizon 1, la porte ne ferme pas, le hall est bardé d’affiches sur une sécurité incendie obsolète et sur la reprise en main du syndic par les administrateurs judiciaires. Seul l’un des deux ascenseurs fonctionne et dessert les 19 étages et les 76 appartements de la plus grande des deux copropriétés. Quelques marques d’incivilité mais l’ensemble tient encore debout.
Dix mètres plus loin, un tas d’ordures stagne dans une flaque d’eau – il n’a pas plu depuis des jours – et deux jeunes garçons gardent l’entrée de Bel-Horizon 2. Un cortège de personnes en errance s’engouffrent dans le hall transformé en point de deal, qui semble faire dans la drogue dure. Pas d’ascenseur en état de marche ici, des parties communes dans un sale état et un ensemble de 57 logements qui a basculé dans l’indigne.
« Baisser la tête pour ne pas avoir affaire aux dealers »
Les deux copropriétés sont criblées de dettes, la sécurité incendie de cet IGH (immeuble de grande hauteur) n’est plus aux normes depuis des lustres, les squats occupent certains étages et l’insécurité a gagné les tours siamoises. Comme un condensé de l’état des copropriétés dégradées marseillaises.