C’est un message envoyé par un ancien ministre de l’Economie au nouveau locataire de Bercy. Bruno Le Maire a estimé mercredi lors d’une audition au Sénat qu’il fallait « tout » faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque.
Bruno Le Maire, qui était entendu par la commission d’enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises, est désormais « conseiller spécial de l’entreprise néerlandaise de semi-conducteurs ASML ».
« La protection, ce n’est pas un gros mot »
« Tout doit être fait pour sauver le site ArcelorMittal de Dunkerque, tout », a-t-il affirmé. Sans aller jusqu’à une nationalisation, ou « comme outil temporaire et de dernier recours », au cas où « Mittal ne respecterait pas ses engagements » vis-à-vis de l’Etat.
Selon l’ancien ministre, il faudrait peut-être alors « faire la jonction entre Mittal et un autre investisseur ». Mais « ne donnons pas l’illusion que l’État pourrait être le gestionnaire d’un site sidérurgique. C’est une folie, il ne saurait pas faire », a-t-il assuré. La nationalisation « ne peut en aucun cas être une solution pérenne ».
« Les barrières tarifaires ne servant à rien », face au dumping chinois, Bruno Le Maire pense que « la seule bonne mesure qui doit être prise sans délai », est « une limitation drastique des contingents d’acier chinois arrivant sur le marché » européen. « Stop à l’acier chinois » par des « mesures de sauvegarde », « c’est le seul message que nous attendons de la Commission européenne ». Car « la protection, ce n’est pas un gros mot, et il faut arrêter de penser qu’on ne peut réussir que par la compétitivité et la productivité ».