« Très cher océan. Comment te sens-tu? Je tiens à dire que tu es un être dont la mémoire est chargée d’histoire, dont les connaissances renferment des réponses à nos questions. Tu es une source d’inspiration dans tous les domaines, un exemple à suivre. Malheureusement nous ne te connaissons pas assez. Et sans le montrer, tu t’éteins petit à petit laissant derrière toi des traces de ce que nous, êtres vivants, attendons de toi », déclame Steven, élève de seconde au lycée Jacques-Audiberti d’Antibes.

La scène du kiosque du Théâtre national de Nice (TNN) sur la promenade du Paillon va voir défiler jusqu’à vendredi, 485 élèves issus de 17 établissements (collèges et lycées) des Alpes-Maritimes. Ils font une restitution des « Lettres à… mon océan ». « Faire des lettres, c’est apprendre l’importance de l’écrit, l’importance de l’imaginaire et comment mettre des mots sur ce qu’on ressent. C’est très difficile et ça nous donne confiance », témoigne Muriel Mayette-Holtz, directrice du TNN.

« La mobilisation de la jeunesse est indispensable »

À travers ces lettres, « la jeunesse s’exprime. Elle nous dit des choses sur elle, sur ses aspirations et parfois des choses très intimes », indique Natacha Chicot, rectrice de l’académie de Nice. « La mobilisation de la jeunesse est indispensable. Le fait que l’on mixe l’art, la déclaration, le travail de fond sur l’océan c’est fondamental, car ça permet de mieux comprendre les enjeux et de les traduire avec ses propres mots et son propre lien. Et quand on est touché par un enjeu, c’est là où on est le plus investi. L’art c’est l’outil le plus adapté pour qu’ils aient envie demain de protéger leur océan », s’enthousiasme la navigatrice Maud Fontenoy, marraine de cette sixième édition « Lettres à… ».

Lina, élève de seconde au lycée Jacques-Audiberti d’Antibes, n’était « pas particulièrement proche de l’océan. Avant de s’apercevoir que certains gestes pouvaient changer son avenir. » Qu’est-ce qui a évolué dans son quotidien grâce à cette lettre? « Dans ma famille on fait davantage le tri des poubelles, mon père ne jette plus ses mégots n’importe où et je ramasse les déchets que je vois sur ma route. » Dans la fin de sa « Lettre à… » la Méditerranée, Lina appuie: « Je suis si fière de vivre dans ce monde où tu es seule et unique reine. »