La justice s’intéresse une nouvelle fois aux activités d’un élu du Rassemblement national. Après un signalement de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, une enquête a été ouverte sur l’utilisation des moyens mis à disposition du RN, qui auraient notamment été détournés pour les activités du député Franck Allisio, selon des informations mercredi du parquet de Marseille.
Interrogé par l’AFP, Franck Allisio, également président du groupe RN au Conseil régional, s’est dit « tout à fait heureux qu’il y ait une enquête ». « Ça permet de clarifier, de tordre le cou à des polémiques qui sont politiques », a ajouté l’élu, en rappelant qu’il serait « très probablement candidat à la mairie de Marseille » en 2026.
Des questions sur le travail de deux collaborateurs
En novembre, à la suite d’une enquête de Marsactu, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avait annoncé l’ouverture d’une enquête interne sur l’utilisation par le RN des moyens mis à sa disposition à l’assemblée régionale. Dans cette enquête, le journal avait fait état notamment du travail de deux collaborateurs du groupe, employés par la région, au profit de l’activité de député de Franck Allisio, ce qui n’avait pas été déclaré auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Un cumul d’emploi pour ces deux collaborateurs qui posait aussi une question juridique.
Le média d’investigation avait en outre révélé l’utilisation de véhicules de service mis à disposition par la collectivité pour des déplacements à vocation militante, notamment pour du tractage ou des réunions dans le cadre de la campagne des élections européennes de 2024, puis des législatives anticipées.
Un courrier anonyme qui lance l’affaire
Selon l’association SOS Corruption 13, cette affaire a débuté après la « réception d’un courrier anonyme de 17 pages comportant des éléments écrits et photographiques détaillant des abus présumés, notamment le détournement de collaborateurs et de véhicules de la région au profit d’activités politiques ». Eléments qui ont ensuite été transmis à Marsactu. « Cette démarche a permis la publication d’articles révélant ces pratiques, suscitant une prise de conscience publique », a ajouté l’association mercredi soir dans un communiqué.
« Un second courrier anonyme, reçu postérieurement, a permis de compléter les éléments transmis, confirmant l’ampleur des irrégularités présumées », a ajouté SOS Corruption des Bouches-du-Rhône, qui de son côté a fait deux signalements, auprès du parquet et de la Chambre régionale des comptes (CRC).