Par

Julien Sournies

Publié le

8 mai 2025 à 7h02

« Vous pouvez en être sûrs, le ton va grandement se durcir », promet Olivier Curto, président du collectif « Touche pas mon commerce », auprès d’actu Grenoble. La réunion tant attendue entre plusieurs élus de Grenoble Alpes Métropole et de la municipalité, unions de quartiers et commerçants, qui s’est tenue ce mercredi 7 mai 2025 en fin de matinée, ne s’est finalement pas déroulée comme escompté.
Alors que l’entrevue était en effet censée déboucher sur un terrain d’entente – dans le meilleur des scenarii – au sujet des multiples travaux en cours et à venir au sein de la capitale des Alpes, il n’en est rien.

« On ne se laissera pas faire »

Réinstaurer une circulation partielle dans certains quartiers, retour de quelques places de parking pour éviter de boucler entièrement les secteurs concernés… Plusieurs commerçants et présidents des unions de quartiers sont venus à la réunion avec un plan d’urbanisme « très pointu ». En vain.

« On est restés devant le même dogmatisme de la part des élus de la ville. C’est dommage qu’ils n’écoutent rien », regrette amèrement celui qui tient un salon de coiffure dans le quartier Notre-Dame.

Ils se sont retrouvés face à un collectif très remonté et ça va être encore pire. Nous sommes venus pour discuter, mais nous n’avons pas été entendus. Ce n’est pas normal, on ne se laissera pas faire. On est prêts à en découdre.

Olivier Curto
Président du collectif « Touche pas mon commerce »

Entre le haut de la rue Lazare-Carnot, passé récemment en zone piétonne, et le feu vert donné à la municipalité pour la suppression du parking de l’Esplanade en vue de la création d’un vaste parc urbain, ils disent en « avoir assez d’une municipalité qui n’en a rien faire de ce qu’on leur propose ».

Sans parler du projet de réaménagement de la place de Metz, où une piétonnisation est prévue, la suppression du double sens sur le cours Berriat ou les travaux en cours sur l’avenue Jeanne d’Arc. « Le nombre de commerçants qui ont mis la clé sous la porte depuis est incalculable. Ça ne peut pas durer comme ça. On ne peut pas se laisser marcher dessus par un régime autoritaire », cingle Olivier Curto.

Des « négociations » tuées dans l’œuf

En parallèle, la veille, en début de soirée, une autre réunion publique entre différentes unions de quartiers et les élus municipaux a eu lieu. Selon le président de « Touche pas mon commerce », plusieurs propositions ont été formulées aux élus, telle que la création d’un parking-silo sur le secteur de l’Esplanade « pour avoir le maintien d’un parking relais ».

Il y avait beaucoup d’espoir mais là aussi ça s’est mal passé. Ils n’en avaient rien à faire, la discussion n’a pas été possible. Ils ont directement coupé court aux « négociations ».

Olivier Curto
Président du collectif « Touche pas mon commerce »

Face à cette multitude de « refus », collectifs, commerçants, habitants ou encore unions de quartiers ne comptent pas en rester là. « Ce n’est que le début d’un long bras de fer s’il le faut. Suite à ces non-discussions, beaucoup de personnes ont rejoint notre cause. Nous ne sommes pas seuls », poursuit Olivier Curto, avant de conclure :

« Une réunion est en cours pour mettre les prochaines opérations au point. En tout cas, les prochaines actions vont être un peu plus musclées, les actions vont partir. On les empêchera d’aller au bout de leurs idées, quitte à employer la manière forte. »

« La Métropole a toujours été à l’écoute »

Des promesses qui ne manquent pas de faire grincer des dents la municipalité. Joint par la rédaction, Gilles Namur, adjoint d’Éric Piolle en charge des espaces publics, par ailleurs présent lors de ladite entrevue, a fait part de sa vive exaspération face à « des discussions qui tournent en rond ».

Ce dernier rappelle qu’avant chaque projet, la « Métropole a toujours été à l’écoute des commerçants et habitants, et ce, de manière systématique », ajoutant « que le mécontentement de certains commerçants est une problématique qui ne date pas d’hier. Lorsque, en 1983, Alain Carignon a voulu un tramway, beaucoup étaient contre, alors que maintenant, ils sont contents ».

En tout cas, Gilles Namur l’assure : « Tous les projets en cours et à venir au sein de la ville sont le fruit d’une demande des habitants. Il y a eu beaucoup de dialogue et ce sont des projets qui font partie des programmes pour lesquels on a été élus. »

S’il reconnaît qu’il y a des « craintes compréhensibles », leurs propositions ne sont pas en adéquation avec la politique de la Ville et « dénaturent complètement les projets pour lesquels on nous a fait confiance ».

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