La Chine et l’Union européenne (UE) n’ont pas de conflit d’intérêts fondamental, ni de conflit géopolitique, et le consensus et la coopération entre les deux parties l’emportent de loin sur les différences et la concurrence, a récemment affirmé le plus haut diplomate chinois auprès de l’UE.
Cai Run, le chef de la mission chinoise auprès de l’UE, a fait ces remarques mardi soir à Bruxelles, lors d’une réception marquant le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE : « Nous sommes des partenaires, et non des rivaux », a-t-il déclaré devant un public particulièrement nombreux dans une immense salle de bal d’hôtel, faisant clairement référence à la description que fait l’UE de la Chine depuis 2019 comme « un partenaire coopératif, un concurrent économique et un rival systémique ».
La Chine s’oppose à une telle définition et met l’accent sur le partenariat stratégique global établi en 2003.
« Aux yeux de la Chine, la similitude des mentalités est source de partenariat, et la recherche d’un terrain d’entente tout en respectant les différences définit également le partenariat. […] Le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE n’est pas seulement une étape importante dans notre relation, mais aussi un nouveau point de départ pour le développement futur. Je suis convaincu que grâce aux efforts conjoints des deux parties, les relations Chine-UE ouvriront la voie à 50 nouvelles années prometteuses, qui élèveront les deux parties et contribueront à un monde meilleur », a insisté Cai Run.
Le président chinois Xi Jinping, le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont échangé mardi des messages de félicitations à l’occasion de ce 50e anniversaire.
Olof Skoog, le Secrétaire général adjoint pour les affaires politiques au Service européen pour l’action extérieure (SEAE), a fait écho aux déclarations de Cai Run, affirmant qu’il s’agissait d’une bonne occasion de faire le point sur les relations bilatérales et de se tourner vers l’avenir. Selon lui, les deux parties ont connu de « profonds changements » au cours des 50 dernières années, l’UE étant passée de seulement neuf membres dans l’ancienne Communauté économique européenne pour devenir le plus grand bloc commercial du monde.
« La transformation de la Chine est tout aussi étonnante. La Chine a connu la croissance économique la plus rapide et la plus soutenue de l’histoire, avec des centaines de millions de personnes sortant de la pauvreté. Aujourd’hui, la Chine est une puissance économique et un atelier de production majeur pour le monde », a-t-il affirmé.
Olof Skoog estime que la relation UE-Chine est devenue « l’un des partenariats les plus importants et les plus multiformes au monde », citant les discussions bilatérales de haut niveau comme témoignage des échanges.
Des enjeux communs
« En tant que deux des plus grandes économies et des principaux acteurs géopolitiques [au monde], l’UE et la Chine ont un intérêt commun à assurer une croissance durable, la sécurité internationale et l’action climatique, ainsi qu’à défendre le multilatéralisme et les lois internationales », a-t-il remarqué.
La Chine et l’UE sont devenues l’une pour l’autre des partenaires commerciaux et d’investissement majeurs. Leur commerce bilatéral est passé de 2,4 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) il y a 50 ans à 785,8 milliards de dollars en 2024.
La Chine et l’UE entretiennent régulièrement un dialogue de haut niveau sur les questions stratégiques, économiques, commerciales, numériques, environnementales et climatiques, et elles ont également mis en place 70 mécanismes de dialogue dans un large éventail de domaines.
« Alors que 2025 marque le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre l’UE et la Chine, cette étape importante invite à réfléchir aux réalisations passées et à un engagement renouvelé en faveur de la construction d’un partenariat plus profond et plus dynamique », a quant à lui laissé entendre Luigi Gambardella, le président de ChinaEU, une association basée à Bruxelles qui promeut la coopération commerciale entre la Chine et l’Europe.
« Il ne s’agit pas d’un partenariat de convenance, mais d’une vision audacieuse de ce qui peut être réalisé lorsque deux puissances économiques mondiales s’unissent pour relever les défis de notre époque », souligne-t-il.
Michele Geraci, un ancien sous-secrétaire d’Etat au ministère italien du Développement économique, a qualifié la « réduction des risques » et le « découplage » évoqués par certains politiciens et médias occidentaux de « à la fois impossibles et inutiles, car l’UE veut acheter des choses à la Chine ». Selon lui, les importations en provenance de Chine vers l’UE contribuent à maintenir l’inflation à un faible niveau et certaines sont intégrées dans les chaînes d’approvisionnement industrielles de l’UE.
« Je pense donc que ceux qui parlent de « découplage » ou de « réduction des risques » liés à la Chine ne comprennent pas vraiment la valeur que les produits chinois apportent à l’industrie européenne, à la production et même aux consommateurs », a-t-il expliqué mardi.
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