Le gouvernement planche sur le budget 2026. Il prépare les esprits à une nouvelle cure de rigueur. L’une des explications, c’est la charge de la dette. Voici les enjeux.
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Combien les intérêts de la dette coûtent-ils au contribuable ?
Rappelons d’abord que la dette de l’État s’élève à 2 641 milliards d’euros (soit 80 % de la dette totale, qui inclut aussi celle de la Sécurité sociale et des collectivités). Elle est frappée d’un taux moyen d’intérêt de 1,65 %, d’où les 44 milliards versés par l’État aux prêteurs l’an dernier. Le taux moyen est en hausse.
Pourquoi cette hausse ?
Pour y répondre, il faut avoir en tête que les taux d’emprunt ont varié, selon les périodes. Et ils sont influencés notamment par les décisions de la Banque centrale européenne (BCE), en réponse aux crises. Entre 2009 et 2022, les taux étaient bas. La France empruntait en moyenne à 0,59 %. Car la BCE rachetait massivement des dettes d’États de la zone euro, en créant de l’argent. Elle a ainsi évité une flambée des taux, après la crise grecque de 2010. Depuis, elle a cessé ses rachats, par crainte d’effets inflationnistes. Mais la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine ont fait flamber les prix. Elle a dû augmenter ses taux pour lutter contre l’inflation. Si bien que l’an dernier, la France a emprunté en moyenne à 3 %. Les anciens emprunts, souscrits à 0,59 %, arrivant à échéance, sont donc peu à peu remplacés par de nouveaux, souscrits à 3 %. D’où la hausse progressive du taux moyen.
Quelles conséquences ?
En 2025, l’État prévoit de payer 53 milliards d’intérêts, soit le deuxième budget devant la Défense. Sachant que le taux moyen s’applique à une dette de plus en plus élevée. Elle s’enrichit chaque année du déficit de l’année précédente. D’où le débat lancé par François Bayrou, sur un référendum pour faire quarante milliards d’économies en 2026. «Notre pays est engagé sur une pente terriblement risquée, qui nous conduit d’ici trois ou quatre années à une situation angoissante, a déclaré le Premier ministre dans le JDD. Le seul service de la dette, c’est-à-dire les intérêts annuels, pourrait atteindre 100 milliards d’euros. C’est l’équivalent des budgets de l’Education nationale et de la Défense réunis.»