« La nuit, nous recevons énormément d’appels de femmes victimes de violences conjugales, explique Julien un policier du commissariat de Rennes. C’est devenu LE sujet central dans notre métier. En discutant avec la psychologue du commissariat, elle m’a mis en contact avec la Fédération nationale des victimes de féminicides. »
Voilà comment douze policiers du commissariat de Rennes ont eu l’idée d’aider la FNVF. Pour cela, ils partiront des Sables d’Olonne en Vendée pour rejoindre Rennes à vélo en cinq jours. Un défi sportif grâce auquel ils espèrent récolter des fonds pour aider l’association. Une cagnotte Leetchi a été ouverte il y a un mois. Début mai, elle totalisait déjà près de 1600 euros.
Renforcer l’esprit d’équipe
Entre le 2 et le 6 juin, les policiers parcourront 460 km. Une camionnette les suivra avec leurs affaires. « Nous dormirons sous tente. Le vélo et le camping amènent beaucoup de camaraderie et d’entraide. Cela crée aussi des liens entre collègues qui d’ordinaire se côtoient peu. » Si tous appartiennent à des unités différentes telles que : la brigade anti criminalité, la brigade jour, mais aussi des enquêteurs, ou la brigade nuit, le groupe de départ travaille majoritairement la nuit. En 2022, certains d’entre eux avaient déjà participé à un rallye entre Brest et Rennes. Depuis, au gré des changements de poste, certains ont été amenés à travailler le jour.
Le jour de l’arrivée, vendredi 6 juin, la présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides parcourra les 15 derniers kilomètres à vélo avec le groupe. Ensemble, ils rejoindront le commissariat où un chèque du montant récolté lui sera remis.
« Les fonds nous serviront à accompagner les familles qui sont confrontées à des féminicides, explique Sylviane Grévin, présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides. Nous avons par exemple acheté des vêtements à des orphelins, loué quelques jours un appartement pour qu’une tante puisse retrouver ses neveux et nièces qui venaient de perdre leur mère. En 2023, nous avons édité un guide soutenu par l’Etat et distribué aux proches. Après un féminicide, les familles des victimes sont extrêmement démunies et isolées. Nous leur donnons des pistes pour qu’elles sachent comment faire : actions en justice suite au décès, autopsie du corps, accès au domicile de leur mère… De nombreuses questions se posent. Chaque année, en France, une centaine de femmes décèdent sous les coups de leur compagnon. »
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