Pour la troisième année consécutive depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie appelle à une trêve de quelques jours pour célébrer le 9 mai, jour férié national. Aussi connue sous le nom de « Jour de la Victoire », cette date est très importante pour la nation russe, mais aussi d’autres pays issus de l’ex-URSS. Tous fêtent avec ce jour férié la victoire sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

La question se pose alors, pourquoi la Russie célèbre-t-elle le 9 mai et pas le 8 mai comme la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ? La réponse est simple : le décalage horaire. La capitulation de l’armée allemande, d’abord signée à Reims le 7 mai, arrêtait les combats le 8 mai à 23 h 01. Mais le dictateur de l’URSS, Staline, voulait absolument que l’acte soit signé à Berlin en présence de représentant de l’Allemagne et de tous les Alliés. La nouvelle avait déjà commencé à se répandre et il fallait donc organiser la ratification rapidement. Pour coïncider avec la fin des combats, c’est le 8 mai à 23 h 01 qu’est actée la capitulation, soit le 9 mai à 1 h 01 pour l’URSS.

Un défilé sous tension

Cette année, la Russie voit une nouvelle fois les choses en grand à l’aube des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie. Comme le veut la tradition, un défilé militaire sera organisé sur la place Rouge à Moscou. Face à l’invasion de l’Ukraine qui s’apparente à un régime néonazi dans la propagande russe, l’Union européenne condamne les pays qui feront le voyage qui « n’est pas conforme aux valeurs de l’UE » selon Kaja Kallas, haute représentante des 27 pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Sont tout de même attendus une vingtaine de dirigeants dont le président serbe Aleksandar Vučić, le chef du gouvernement slovaque Robert Fico ou encore le président chinois Xi Jinping. L’Ukraine, quant à elle, affirme ne pas pouvoir garantir « la sécurité » des dirigeants présents au défilé russe du 9 mai.