Le texte, transposant dans le droit européen les récentes modifications de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, a été adopté en session plénière à Strasbourg, par 371 voix pour, 162 contre et 37 abstentions, ce jeudi.
La droite, l’extrême droite et les libéraux ont majoritairement voté pour, les écologistes et la gauche radicale s’y sont opposés tandis que les socialistes se sont montrés divisés.
« La dégradation de la protection du loup ignore les outils efficaces de coexistence et risque de transformer la protection de la nature en un jeu politique. Elle flatte la peur plutôt que les faits », a dénoncé l’élu allemand Sebastian Everding, au nom de la gauche radicale.
Une augmentation des conflits entre loups et éleveurs
« Il n’y a pas de données justifiant un abaissement du niveau de protection, mais les institutions européennes ont choisi d’ignorer la science », a déclaré dans un communiqué Ilaria Di Silvestre, porte-parole du Fonds international pour le bien-être animal (IFAW).
Concrètement, cette évolution législative dans l’Union européenne va faciliter les tirs et l’abattage de loups dans les régions rurales et montagneuses où la proximité de l’animal avec bétail et chiens de troupeau est jugée trop menaçante.
« Les États membres resteront responsables des plans de gestion du loup, mais disposeront de davantage de souplesse qu’aujourd’hui, j’espère que cela va faciliter la coexistence », a déclaré Herbert Dorfmann, eurodéputé italien de droite (PPE), en conférence de presse.
Le PPE, premier groupe du Parlement et famille politique de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, est à l’initiative sur ce sujet.
Ce parti a présenté le texte soumis à la plénière comme l’aboutissement d’un travail de trois ans, né du constat d’« une augmentation des conflits entre loups et éleveurs ».
Depuis la directive de 1992 interdisant leur élimination, la population de loups est en hausse sur le continent européen, au point d’atteindre les 20 300 individus recensés dans l’UE en 2023.