C’est un élément suffisamment rare pour que les policiers puissent s’en féliciter. Après la fusillade survenue dans le quartier de Villejean le 3 mai, l’arme automatique ayant probablement été utilisée a été retrouvée grâce à l’intervention très rapide des forces de l’ordre. Déjà sous tension après des tirs à l’arme de guerre quelques jours plus tôt, Rennes était de nouveau chahutée par des tirs commis en plein jour rue du Nivernais. Un groupe d’hommes armés faisaient irruption à bord d’une voiture et rafalaient plusieurs personnes. Une dizaine de coups de feu étaient tirés et trois hommes de 16 et 17 ans étaient blessés. Les trois suspects ont été mis en examen, annonce le procureur de la République de Rennes Frédéric Teillet.
Pris en chasse par la brigade anticriminalité, les trois hommes balançaient l’arme, qui sera retrouvée peu après. Pendant de longues minutes et 18 kilomètres le conducteur a percuté des voitures sur la rocade, forcé le passage et même emprunté le chemin de halage à Saint-Grégoire, franchissant des passerelles pour piétons. La voiture était stoppée grâce à un « stop stick » balancé par un second équipage de police. Les trois hommes à bord ont pu être interpellés après avoir tenté de prendre la fuite à pied.
Sur les lieux des tirs, les policiers retrouvent des impacts de kalachnikov sur trois véhicules et dans deux appartements. Les trois adolescents blessés, dont deux par balles, ont pu quitter l’hôpital. « Les incapacités totales de travail résultant de leurs blessures ont été estimées par le médecin légiste entre dix et soixante jours ».
Une très longue liste de crimes et délits
Les trois hommes mis en cause ont été mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, recel de vol, violences volontaires aggravées, dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée, refus par le conducteur d’un véhicule d’obtempérer à une sommation de s’arrêter et délit de fuite. Déjà connus de la justice, les trois hommes ont été placés en détention provisoire.
Amaury de Saint-Quentin, préfet d’Ille-et-Vilaine, s’est déplacé à Villejean afin d’évoquer les multiples épisodes de règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants. - N. Hasson-Faur/Hans Lucas
Ce nouvel épisode de tirs en pleine rue souligne les tensions extrêmes entre deux bandes rivales cherchant à récupérer un point de deal très lucratif du quartier Villejean. Les habitants, les policiers comme les élus, appellent l’État à déployer plus de moyens pour les protéger et permettre de stopper ces trafics.