Le secrétaire général de l’ONU s’inquiète d’une «escalade majeure» dans le conflit qui oppose les deux généraux soudanais, après les attaques de drones des derniers jours contre la ville de Port Soudan.

Des attaques de drones ont été menées jeudi dans l’est et le sud du Soudan, dont une contre une base navale déjà visée la veille, a déclaré une source militaire qui les a imputées aux paramilitaires, en guerre contre l’armée.

Une première attaque a «ciblé à l’aide de trois drones des dépôts de carburant» à Kosti, dans l’État du Nil Blanc (sud), «provoquant des incendies», puis une seconde a visé la principale base navale du Soudan, à Port Soudan (est), a indiqué la source à l’AFP sous couvert d’anonymat.

«Escalade majeure»

La veille, le secrétaire général de l’ONU s’était dit «très inquiet» des attaques de drones des derniers jours contre la ville de Port Soudan, qui représentent une «escalade majeure» dans le conflit entre les deux généraux rivaux soudanais, avait indiqué mercredi son porte-parole.

«Cette escalade majeure pourrait conduire à des victimes civiles à grande échelle et à une destruction encore plus grande d’infrastructures critiques», avait ainsi déclaré Stéphane Dujarric dans un communiqué, alors que plusieurs sites stratégiques ont été visés par des drones dans cette ville qui abrite le siège provisoire du gouvernement.

Depuis avril 2023, ce pays d’Afrique de l’Est est dévasté par une guerre opposant le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’État en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Longtemps épargnée, la ville de Port Soudan (est), plaque tournante de l’aide humanitaire qui abrite des agences de l’ONU et des milliers de déplacés, est depuis dimanche la cible de frappes que l’armée attribue aux FSR avec des «armes stratégiques et sophistiquées» fournies par les Émirats arabes unis.