Arrivé ce matin dans les locaux du RCA, Florian Grill a eu l’occasion de rencontrer Dominique Marcellesi, président de la Ligue corse et Marie-Elisabeth Voglimacci, présidente du Racing Club Ajaccien. Il prendra ensuite la route de Bastia, deuxième d’un périple qui le mènera jusqu’à Bonifacio. L’occasion pour le patron du rugby français de rencontrer les acteurs locaux et de témoigner de son soutien au développement de l’ovalie sur l’île.
C’est la première fois depuis 2021, avec à l’époque Bernard Laporte, que le président de la Fédération française de rugby se rend en Corse. Quelle est la raison de votre venue ?
L’axe principal de notre programme, c’est la relance du rugby par la base. On est le deuxième sport en France dans les médias. On a même tendance à parfois devenir les premiers, notamment avec le tournoi des Six Nations, on a eu des scores énormes. Et on est maintenant que le neuvième en nombre de licenciés. Ici en Corse, il y a 1500 licenciés, il y a 350.000 habitants, il y a un potentiel pour 3500 licenciés.
Rencontre entre le Président et le vice Président de la Fédération Française de Rugby Florian Grill et le président de la Fédération de Rugby Corse Dume Marcellesi le 8 mai 2025 à Mezzana PASCAL POCHARD-CASABIANCAUne volonté de développer le rugby corse
L’ancien président de la Ligue corse, Jean-Simon Savelli, entretenait de très bonnes relations avec Bernard Laporte. Aujourd’hui c’est Dominique Marcellesi qui est à la tête de cette ligue, comment allez-vous travailler avec lui pour développer le rugby en Corse ?
Le président de la Ligue corse, Dominique Marcellesi, est ultra dynamique et j’ai vraiment envie qu’on développe le rugby sur l’île. Donc je suis venu aider les clubs insulaires à se développer. Les installations sont un bon exemple pour le club du RCA où il n’y a pas de main courante autour du terrain, les vestiaires sont des Algecos et on pourrait améliorer ça avec le programme C2E qu’on met en place avec Total Energies ou avec l’ANS. Il y a un travail à faire pour relancer le rugby Corse par la base. Ce qui compte, c’est la formation, les installations, la présence du rugby dans le monde scolaire, puis faire émerger ensuite un meilleur niveau, mais il faut commencer par les fondations.
« Quand les clubs de la Ligue Sud ont pris cette position très politique de ne plus vouloir les clubs corses, j’ai dit qu’il n’en était pas question, qu’il y avait la logique de la continuité territoriale et qu’elle s’imposait. »
Un dialogue apaisé avec la Ligue Sud
On sait qu’en 2024, les clubs de la Ligue Sud ont demandé l’exclusion des clubs insulaires. Aujourd’hui comment se passe les relations entre la Ligue Sud et la Ligue Corse ?
Quand les clubs de la Ligue Sud ont pris cette position très politique, j’ai dit qu’il n’en était pas question, qu’il y avait la logique de la continuité territoriale et qu’elle s’imposait. J’ai tapé du poing sur la table. Les choses se sont considérablement apaisées depuis. Dominique Marcellesi à un rendez-vous avec le président de la Ligue Sud pour préparer la saison prochaine et les choses vont très bien se passer. Je n’ai pas de doute là-dessus. Tout le monde a bien compris où était l’intérêt du rugby.
La question de la sécurité dans les débats
Nous avons récemment vécu ce drame où Nicolas Haddad, un jeune de 15 ans, est décédé sur les terrains en mars dernier. La FFR prévoit-elle des mesures concrètes pour prévenir ce type d’accident tragique ?
Cet accident, comme vous le dites, c’était un accident. Malheureusement, le risque zéro n’existe pas. J’ai beaucoup de compassion pour la famille. La Ligue corse a été exceptionnelle dans cette période-là. La priorité de la fédération, c’est la sécurité des pratiquants. On œuvre énormément là-dessus. On plaide à World Rugby notamment pour l’abaissement de la ligne de plaquage, qui est un véritable enjeu. Dans les clubs, on développe même du rugby à 5 sans chocs, sans plaquages. On travaille sur tous ces sujets-là, mais malheureusement, les accidents existent et on ne pourra pas les supprimer.