Quatre-vingts ans après la capitulation de l’Allemagne nazie, les bruits de bottes se font de plus en plus sonores sur le Vieux Continent. Comme un sinistre rappel des années 30, l’heure est au réarmement massif des désormais pacifiques démocraties européennes pour faire face au danger qui, encore une fois, vient de l’Est : contrairement à 1870, 1914 et 1939, il n’est pas germanique, l’Allemagne étant désormais fermement ancrée dans l’Union, mais de Russie, un pays dont les ambitions territoriales dévorantes mettent en péril la paix. Après la Tchétchénie, la Géorgie ou l’Ukraine, le pays a confirmé qu’il était bien le digne héritier de l’URSS, cet «empire du mal» («Evil Empire») comme l’avait qualifié le président américain Ronald Reagan le 8 mars 1983. Le risque d’une guerre est d’autant plus grand que les Etats-Unis de Donald Trump laissent désormais planer le doute sur la solidité du bouclier militaire dont ils ont fait bénéficier les Européens depuis 1945 et qui a dissuadé l’URSS d’attaquer.