Robert De Niro représente à lui seul tout un pan du
cinéma américain. Voire du cinéma tout court.
De ses collaborations récurrentes avec Martin
Scorsese, son amitié avec le ‘frère ennemi’ Al
Pacino, en passant par le passage de flambeau à
Leonardo DiCaprio ou sa brève rencontre avec
Gérard Depardieu dans 1900. Robert De
Niro, c’est 60 ans de carrière (!) et un Oscar du
meilleur acteur pour Raging Bull. Un franc-parler,
aussi, comme en atteste cette pique virulente à l’encontre de
Donald Trump.
Les débuts « français’ très confidentiels de l’acteur
Nous sommes en 1965. Marcel Carné, cinéaste
bien de chez nous, sort son nouveau long-métrage, Trois
chambres à Manhattan. Une production française sur laquelle
plane le fantôme de l’âge d’or hollywoodien tournée en partie aux
Etats-Unis. Dans une scène, un figurant accroche
le regard. Maigre et pâlichon, on le sent toutefois très
investi dans son jeu.
Il s’agit de Robert De Niro. Inconnu au bataillon, à ce
moment-là. On ne va pas se mentir, personne ne pouvait
miser, alors, sur cet amateur officiant comme silhouette dans ce
film. Pire : personne n’avait vraiment remarqué la
présence d’un jeune De Niro chez Marcel Carné pendant au moins 40
ans. Et rien ne laissait présager de sa carrière à
venir…
Robert De Niro : le parrain du cinéma contemporain
Robert De Niro marque le cinéma au fer rouge la décennie
suivante. Il est de cette trempe d’acteurs qui va secouer
les seventies. On le voit enchaîner les performances
cultes dans des films qui le sont tout autant. Le
mythe De Niro commence avec Mean Streets
en 1973. Petit film sur les petites mains de la pègre
italo-américaine signée d’un jeune loup.
Un certain Martin Scorsese. Les deux font la paire,
travaillent ensemble régulièrement durant cinq décennies.
Entre-temps, l’acteur passe une tête chez Francis Ford
Coppola pour Le Parrain II. Là, il incarne une
version plus jeune d’un personnage joué par son modèle,
Marlon Brando. Robert De Niro, icône des films
mafieux, devient le parrain du cinéma contemporain.
Robert De Niro attaque violemment
Donald Trump
Comme d’autres paladins du Nouvel Hollywood avant lui, d’Al
Pacino à Jack Nicholson, en passant par
Dustin Hoffman, ou Harvey Keitel
dans une moindre mesure, Robert De Niro tiendra bon les années 70,
80 -il y glane un Oscar- et même un peu 90. Aujourd’hui, en
2025, il fait office de vénérable, voire de figure tutélaire, pour
une tripotée d’acteurs depuis au moins 30 piges. Comme de
Leonardo DiCaprio
avec qui il a même tourné plusieurs fois.
Côté vie privée, Robert De Niro est plutôt discret. Toutefois,
on le sait très engagé en politique. La preuve ? Son
aversion bien connue pour l’actuel président des Etats-Unis, Donald
Trump. Le vétéran d’Hollywood ne manque pas une occasion
de critiquer vivement le magnat de l’immobilier et politicien à ses
heures perdues. Flashback : nous sommes en 2024 lors de la
seconde course à l’investiture de Trump. Robert De Niro,
lui, ne mâche pas ses mots à l’encontre du candidat présidentiel
d’alors : “C’est un bouffon candidat à la
présidentielle qui pourra détruire le monde.” De deux
choses l’une : oui, Donald Trump a été réélu à la Maison Blanche
cette année-là. Mais,
si on jette un coup d’œil à la politique américaine en ce
moment, le parrain du cinéma n’a peut-être pas tort sur le
président qu’il a également qualifié de
“clown”. On sait comment Don
Corleone, antihéros du Parrain, aurait réglé
ça.