Par
Grégory Maucorps
Publié le
8 mai 2025 à 20h10
Lundi 5 mai 2025, vers 20h45, les gendarmes sont alertés par la voisine d’un couple résidant à Thue et Mue, près de Caen (Calvados), pour des violences conjugales.
Bière cachée, dispute et 1,24 g d’alcool dans le sang
Après avoir entendu des cris consécutifs à une dispute, la voisine a vu l’homme asséner deux coups de pied à sa compagne, avec qui il est en couple depuis trois ans, dans leur jardin. C’est la victime qui lui demande de joindre les forces de l’ordre. A l’intérieur de la maison, leur bébé de 10 mois dort.
En pleurs, la victime raconte aux militaires avoir été attrapée violemment au niveau du cou suite à une dispute et aurait reçu une chaussure dans le dos.
Quand il boit, il peut être violent, il a l’alcool mauvais.
La victime, dans sa déposition
Tout serait parti d’une bouteille de bière cachée par la victime pour éviter que son conjoint, ivre, continue de boire. Interpellé dans son lit, l’homme de 29 ans, sous bracelet électronique, affiche un taux de 1,24 gramme d’alcool dans le sang, deux heures après les faits. Il était allé boire 5 à 6 bières au bar après son travail, avant de rentrer à son domicile. « J’ai un gros problème avec l’alcool« , confirme-t-il.
« Un comportement de camé qui n’a pas eu sa dose »
Le jeune papa était en effet jugé ce mercredi 7 mai 2025 en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Caen pour des violences conjugales.
Je suis rentré alcoolisé, on s’est pris la tête pour des broutilles. J’ai eu un comportement de camé qui n’a pas eu sa dose. Je l’ai bousculée pour trouver la bière. J’ai honte. J’ai complètement perdu les pédales sur ma compagne.
Le prévenu, à l’audience
Trois faits de violences en quatre ans sur trois compagnes
Un autre dossier plus ancien, datant de février 2021, a été joint à l’audience : il s’agit du premier fait de violence du prévenu envers une précédente compagne à Ouistreham. Il devait être jugé en septembre prochain. A l’époque des faits, il avait reçu un rappel à la loi.
Je voulais m’excuser au nom de la justice auprès de la première victime au vu de la gravité des faits.
La représentante du ministère public, à l’audience
Coups de pied au visage et saut du premier étage
Une dispute avait éclaté au retour d’un repas chez les parents de sa compagne. Alcoolisé, il l’avait frappé à coups de pied, notamment au visage, après une remarque désobligeante et s’être fait cassé sa chaîne.
Sorti de l’appartement par la voisine de la victime, il était à nouveau rentré en cassant la porte en verre pour récupérer un manteau, se blessant au passage, avant de sauter par la fenêtre du premier étage. Elle avait eu 3 jours d’ITT. Lui nie les faits de violence, il s’est défendu selon ses dires. « Vous êtes d’une mauvaise foi scandalisante« , lui rétorque la représentante du ministère public.
Condamné à deux ans de prison
Comptant cinq mentions à son casier judiciaire, l’homme de 29 ans a déjà été condamné pour des violences sur une troisième compagne en septembre 2022, soit trois faits de violence en quatre ans sur trois compagnes différentes.
En 2022, il avait été condamné à six mois avec sursis pour une balayette qui avait entraîné la fracture du genou de sa compagne et 45 jours d’ITT.
La procureure de la République requiert deux ans de prison dont un an avec sursis. « Trois victimes de violences conjugales à 29 ans, je suis très inquiète. Il a besoin d’un sevrage ».
Le tribunal judiciaire de Caen l’a finalement condamné à deux ans de prison dont 14 mois avec sursis, ainsi qu’une interdiction de paraître dans les débits de boissons. Il a été conduit en prison à l’issue de l’audience.
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