En quelques années, le géant chinois BYD (Build Your Dreams) est passé du statut de spécialiste local de la batterie à celui de numéro 1 mondial des voitures électrifiées. En 2024, la marque a même détrôné Tesla en volume de ventes. Mais jusqu’à présent, l’essentiel de sa gamme européenne reposait sur des modèles 100 % électriques. Cela va changer. Et rapidement.
BYD a annoncé le lancement dès 2025 de plusieurs modèles hybrides rechargeables (PHEV) sur le marché européen. Une décision stratégique qui vise à capter une clientèle toujours attachée au moteur thermique, mais sensible aux bénéfices de l’électrification partielle. L’offensive est claire : rapporter en Europe le succès commercial des modèles PHEV vendus en Chine, où BYD domine le segment avec ses gammes Qin, Song et Destroyer.
Le design des SUV PHEV de BYD combine aérodynamisme et présence visuelle, avec des lignes modernes inspirées des modèles haut de gamme chinois. © BYD
Des hybrides rechargeables à haut rendement
Les modèles PHEV de BYD se distinguent par leur architecture unique : un moteur thermique optimisé pour le rendement, couplé à une batterie de 18 à 30 kWh selon les modèles, permettant entre 80 et 150 km d’autonomie en 100 % électrique. Bien plus que les PHEV classiques européens plafonnant à 50-60 km.
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Ces véhicules fonctionnent sur un principe de **priorité électrique** : le thermique ne s’active qu’en cas de forte demande ou batterie vide. Une philosophie plus proche d’un EV prolongé qu’un simple hybride. La consommation réelle est ainsi bien plus basse qu’attendu, surtout pour un usage quotidien ou périurbain.
Les berlines hybrides BYD seal adoptent une face avant futuriste, avec des projecteurs en lame et une calandre réduite, gage d’une identité visuelle forte. © BYD
Un positionnement tarifaire agressif
En Chine, ces hybrides BYD sont vendus à des prix très compétitifs. En Europe, la marque veut frapper fort avec des tarifs inférieurs à 35 000 € pour des berlines et SUV bien équipés, voire autour de 25 000 € pour les modèles compacts. Une politique rendue possible par la maîtrise en interne de toute la chaîne : batteries (LFP Blade), moteurs, onduleurs, électronique embarquée…
Ce positionnement pourrait sérieusement bousculer des modèles comme le Peugeot 3008 Hybrid, le Toyota RAV4 PHEV ou encore le Kia Niro PHEV. BYD entend faire des hybrides rechargeables un **levier de conquête** pour ceux qui hésitent encore à passer au 100 % électrique, mais veulent réduire leur consommation sans compromis sur l’autonomie totale.
Usines locales et réseaux en renfort
Pour accompagner cette stratégie, BYD a déjà entamé la construction de sa première usine européenne à Szeged, en Hongrie. Cette usine assemblera à la fois des modèles électriques et des PHEV, avec une capacité initiale de 150 000 unités par an. Une deuxième phase portera ce chiffre à 300 000.
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Parallèlement, BYD renforce son réseau de distribution avec des partenaires solides comme Hedin ou Stern Auto, et prévoit d’ouvrir plus de 500 points de vente en Europe d’ici fin 2026. La France, l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas sont les premiers marchés visés pour les PHEV.
L’arrière des modèles BYD seal conserve une cohérence esthétique avec des feux à bande LED continue et un traitement sportif de la jupe. © BYD
Vers un nouveau standard du PHEV en Europe ?
La stratégie hybride de BYD en Europe est à la fois simple et redoutablement efficace : proposer des véhicules techniquement avancés, avec une vraie autonomie électrique, à un prix inférieur à la concurrence, le tout avec une garantie solide. Si l’accueil est au rendez-vous, ces modèles pourraient bien redéfinir les attentes du marché PHEV européen, actuellement dominé par des modèles souvent trop chers et peu efficients.
En s’attaquant à cette niche avec ses armes habituelles – intégration verticale, volumes massifs, technologie propriétaire – BYD prouve qu’il ne vient pas seulement prendre une part du gâteau, mais bien redessiner la table tout entière.