Depuis dix ans qu’elle prête ses traits au capitaine Marleau, jamais Corinne Masiero ne s’enquiert de ses futurs partenaires. L’épisode a été l’opportunité d’une rencontre, très belle, avec Émilie Dequenne. « J’ai découvert une femme exceptionnelle […] Quelqu’un de très rieur aussi », se souvient l’interprète de l’héroïne à l’éternelle Chapka. À l’époque du tournage, en mai 2024, l’actrice belge luttait contre un cancer, qui lui avait été diagnostiqué en août 2023. Mais sur le plateau, ni plaintes, ni larmes. « C’est, et ça restera, l’un de mes plus beaux tournages. » dira Corinne Masiero. Ce fut aussi le dernier d’Émilie Dequenne, qui pour elle sonnait, a rapporté la réalisatrice Josée Dayan, comme une renaissance. Le dimanche 16 mars 2025, la comédienne est emportée par la maladie, à l’âge de 43 ans. « C’était notre rayon de soleil, confie Corinne Masiero avec une voix teintée de pudeur et de respect. Émilie a laissé une empreinte en nous tous. La mort fait partie de la vie et il faut l’accueillir comme ça. Ça nous fait nous sentir vivants et rappelle de profiter de chaque instant. »
« C’était notre rayon de soleil » : Corinne Masiero raconte sa rencontre avec Émilie Dequenne sur le tournage de l’épisode de Capitaine Marleau diffusé vendredi 9 mai sur France 2
Après dix ans de Capitaine Marleau, qu’est-ce qui vous motive encore à enfiler la chapka de la plus célèbre gendarme itinérante du petit écran ?
À chaque tournage, je recommence à zéro. Je ne demande jamais qui sont mes partenaires, que je découvre au HMC [maquillage et coiffure, N.D.L.R.]. J’aime cette surprise. Grâce à Josée [Dayan, la réalisatrice de la série, N.D.L.R.], j’ai travaillé avec des artistes que je n’aurais jamais imaginé côtoyer dans le métier.
Justement, dans La 7e danse, vous partagez l’affiche avec Émilie Dequenne, dont ça a été le dernier tournage…
J’ai découvert une femme exceptionnelle, lumineuse, joyeuse et empathique. Quelqu’un de très rieur aussi. J’ai été témoin de son courage. On savait qu’elle était malade. Elle ne s’en cachait pas et était parfois fatiguée. Mais c’était notre rayon de soleil.
Comment était l’atmosphère sur le plateau ?
À aucun moment, ça n’était triste ou difficile. Au contraire, la bonne humeur d’Émilie était contagieuse. Quel que soit son état de fatigue, elle avait cette étincelle dans le regard. Elle était heureuse de jouer, d’être avec nous. Sa fille, Milla Savarese, travaillait comme maquilleuse, et son mari, Michel Ferracci, avait un petit rôle. C’était une ambiance presque familiale.
« Ça restera, l’un de mes plus beaux tournages » : Corinne Masiero évoque la mort d’Émilie Dequenne qui fut sa partenaire sur l’épisode de Capitaine Marleau, La 7e danse, diffusé vendredi 9 mai sur France 2
Quel souvenir gardez-vous d’elle ?
Son travail, c’était une grande artiste. Son rire, sachant ce qu’elle traversait. On était tous conscients, elle en premier, qu’elle était dans sa fin de vie, mais curieusement, c’était joyeux. Sa façon d’aborder la maladie était incroyable. À aucun moment, elle ne s’en servait pour apitoyer sur son sort ou montrer qu’elle était courageuse. C’est quelqu’un qui vous donnait l’envie de vivre. C’est, et ça restera, l’un de mes plus beaux tournages.
Quand avez-vous appris son décès ?
J’étais sur le tournage d’un épisode de Capitaine Marleau. Josée a demandé une minute de silence sur le plateau. Ça a été douloureux et très fort. Émilie a laissé une empreinte en nous tous. La mort fait partie de la vie et il faut l’accueillir comme ça. Cela nous fait nous sentir vivants et rappelle de profiter de chaque instant.