Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 8 mai 2025, au 1.170e jour de la guerre.

Le fait du jour

Un appel téléphonique a eu lieu entre les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky après la ratification par le Parlement ukrainien de l’accord avec Washington sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Ukraine.

Cet accord sur les minerais, signé avec les États-Unis après des semaines de négociations houleuses, pourrait, selon Kiev, ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce texte ouvrait d’ores et déjà un « nouveau chapitre » dans les relations entre Kiev et Washington.

« A l’heure actuelle, (l’accord) constitue une base solide pour la coopération en matière de sécurité et, à long terme, il offre à l’Ukraine et aux États-Unis l’occasion d’élargir une collaboration économique mutuellement bénéfique », a ajouté Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Ce document concerne l’extraction de minerais, de pétrole et de gaz – 57 types de ressources au total en Ukraine, qui fait face depuis plus de trois ans à l’invasion russe.

Contrairement à ce que voulait initialement Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine envers les États-Unis l’aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l’invasion russe en 2022.

La déclaration du jour

« « L’Ukraine apprécie profondément la position constante du Saint-Siège en faveur du respect du droit international, en condamnant l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et en protégeant les droits des civils innocents » »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité jeudi le nouveau pape Léon XIV, espérant que le Vatican continuera à soutenir « moralement et spirituellement » Kiev pour « rétablir la justice et parvenir à une paix durable » avec Moscou.

Le chiffre du jour

734. Depuis minuit, la Russie a « commis 734 violations du cessez-le-feu » et lancé 63 tentatives d’assaut, a affirmé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, sur X.

L’Ukraine a accusé jeudi la Russie d’attaquer sur « toute la ligne de front », en violation du cessez-le-feu de trois jours annoncé par Vladimir Poutine, Moscou assurant pour sa part le « respecter strictement » et seulement « répondre » à des attaques ukrainiennes.

Cette trêve est entrée en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi et doit durer jusqu’à samedi, à l’occasion de la commémoration des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.

L’Ukraine répondra « de manière appropriée à toutes les attaques » et partagera avec ses partenaires « toutes les informations pertinentes sur les violations du cessez-le-feu par la Russie », a ajouté Andriï Sybiga.

La tendance

L’Ukraine et les pays qui la soutiennent vont donner leur feu vert vendredi à la création d’un tribunal spécial pour juger les « crimes d’agression » russes, a annoncé jeudi à Varsovie la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. Ce feu vert politique interviendra vendredi à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, à l’occasion d’un déplacement de ministres des Affaires étrangères de l’UE, au moment où la Russie fêtera à Moscou la victoire contre l’Allemagne nazie en 1945.

« Il n’y aura pas d’impunité », a assuré devant la presse Kaja Kallas, à l’issue d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères européens à Varsovie. Ce déplacement symbolique en Ukraine, un 9 mai jour de la fête de l’Europe, doit rappeler que « tous ceux qui soutiennent vraiment la paix ne peuvent pas se tenir aux côtés de (Vladimir) Poutine », le président russe, a-t-elle souligné.

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Le tribunal spécial pour les « crimes d’agression » travaillera aux côtés de la Cour pénale internationale (CPI), qui a déjà lancé des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs dirigeants russes, dont Vladimir Poutine. Elle est toutefois impuissante à juger la Russie pour des « crimes d’agression », d’où l’idée de créer ce tribunal spécial, lancée peu après l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.

Les travaux en vue de sa création se sont accélérés depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et la crainte qu’une immunité soit accordée à Vladimir Poutine et d’autres dirigeants russes, en cas d’accord de paix.