La Ville de Lyon s’attaque désormais au second établissement de Christophe Cedat, rue du Garet. Trop écolo, sans doute… – Photos © Lyon People
Texte : Morgan Couturier – Déjà menacé de fermeture administrative concernant son établissement du quai Fulchiron, Christophe Cédat est aujourd’hui inquiété pour sa terrasse du 1er arrondissement. Celle-ci pourrait même être supprimée.
Quand on l’attaque, l’empire contre-attaque. À la différence près que la guerre des étoiles se passe sur terre. Sur le sol lyonnais qui plus est, où les élus écologistes et Christophe Cédat se livrent une bataille sans merci. Et comme la célèbre saga, les opus tendent à se multiplier.
Alors que la Ville de Lyon a récemment quémandé la fermeture administrative du Café 203 du quai Fulchiron, son patron avait riposté en mobilisant ses très nombreux soutiens et en rameutant la presse lyonnaise. Qui avait pu constater, dans sa très grande majorité, que ladite terrasse était l’une des plus végétales et fleuries de Lyon. D’où un gros malaise à l’idée qu’elle soit condamnée par des… écologistes !
Une terrasse végétalisée, sanctionnée pour la hauteur de ses arbres
Membre actif du Collectif des Défenseurs de Lyon, Christophe Cedat n’est pas du genre à se planquer en cas d’orage. Il a ainsi fait sonner des cornes de brume à l’occasion de la présentation officielle de la très décriée installation de tentes, place Bellecour. Là encore, les élus écologistes ont réussi à faire l’unanimité contre leur mauvais goût.
Dépités et humiliés, par pure vengeance, ils ont décidé d’enfoncer le clou du cercueil du commerçant, en s’attaquant à la maison mère. Par un nouveau courrier de l’adjoint aux espaces publics, le commissaire politique Valentin Lungenstrass, la municipalité écologiste menace de fermeture le Café 203 de la rue du Garet.
« C’est pour faire contre-feu. C’est un épiphénomène : leur but est de faire diversion. Dans le sens où le Café 203 permet de parler d’autres choses et de cacher la destruction de la Presqu’île », répond en réaction, Christophe Cédat.
Les élus écologistes ne sont pas dans une logique d’apaisement
À l’issue d’une nouvelle tournée de surveillance, la municipalité aurait relevé divers manquements aux conditions d’autorisation de la terrasse, parmi lesquels, l’installation non conforme de bancs, de mange debout et plus surprenant encore, des arbres dont la hauteur serait jugée trop importante. Et ceci, sans aucune plainte des voisins concernés.
« Ils vont créer un délit de convivialité », rétorque encore le commerçant indépendant, bien décidé à rester en l’état. « Je reste fidèle aux traditions. Le mange debout fait partie de la tradition des bistrots », poursuit-il.
Hélas, l’adjoint de Grégory Doucet se dit prêt à aller plus loin et à dégainer sa panoplie de sanctions, ledit courrier faisant état d’une suspension de la terrasse, d’une « réduction des horaires d’exploitation », voire le retrait de cette dernière, comme cela fut déjà le cas l’an passé. L’intéressé n’en avait pas tenu compte à l’époque.
Enfermée dans une logique belliqueuse, la majorité écologiste prend, en toute connaissance de cause, le risque de voir cette passe d’armes dégénérer…