Posted On 9 mai 2025

Le melon d’or a encore gonflé. Alors qu’il revient sur son élection au forceps comme porte-parole des Verts dans le Dauphiné, Eric Piolle qui est encore Maire pour 11 mois confirme qu’il n’a plus rien à faire de Grenoble.

L’ÉLECTION DE JUSTESSE…

Fin avril dernier, Piolle a en effet été élu porte-parole des Verts avec énormément de difficultés. Alors que l’autre porte-parole a été élue dès le 1er tour, il a arraché son siège de justesse au second tour face à un illustre inconnu élu local en Normandie. L’élection s’est jouée à 300 voix près qu’il doit sans doute à sa ligne désormais anti Marine Tondelier (la patronne du parti) qui lui a permis d’agréger les voix de ses opposants.

Extrait du mail du député européen David Cormand à Eric Piolle pendant la campagne interne. Les « faits graves » de l’affaire Piolle / Martin dont peser « un danger politique majeur » sur les Verts..
… APRÈS UNE CAMPAGNE ULTRA VIOLENTE

Pour se faire élire coûte que coûte et servir ses ambitions personnelles, Piolle n’a pas hésité à exploser son propre parti, fidèle à ses méthodes ultra brutales et jamais étouffé par la loyauté (Tondelier était la directrice de sa campagne aux primaires des Verts en 2021). Même fonctionnement qu’à Grenoble, où l’autoritarisme est la marque de fabrique et où ses « amis » sont mis plus bas que terre une fois qu’il n’en a plus besoin (le cas de son ex collaborateur Enzo Lesourt en est l’exemple flagrant). 

PIOLLE CAPABLE DE DIRE TOUT ET SON CONTRAIRE

Dans le Dauphiné d’aujourd’hui, Eric Piolle répond aux questions d’Eve Moulinier à propos de son nouveau rôle. Et tout le sens de ses réponses est le même : tenter de faire croire que son élection de porte-parole sera bénéfique à Grenoble. Toujours cette méthode qui consiste à tenir des discours absolument contraires à la réalité, et à ne pas dire la même chose selon son interlocuteur et le public visé.

D’UN CÔTÉ, IL AFFIRME QU’IL S’OCCUPERA TOUJOURS DE GRENOBLE

Car d’un côté, à Eve Moulinier pour un article qui touchera les Grenoblois, il affirme que ça ne changera rien à son agenda et qu’il pourra faire beaucoup de ses missions de porte-parole en visioconférence. La main sur le coeur, il explique à la journaliste qu’au moment de son élection il était « content pour Grenoble ». Il va même jusqu’à affirmer que nombre d’acteurs locaux lui ont dit que « c’était bien » (on se demande lesquels !).

DE L’AUTRE, IL CONCÈDE QUE GRENOBLE N’EST PLUS SON PROBLÈME

Mais pour se vendre aux électeurs de son parti plutôt défavorables au cumul de fonctions, il expliquait encore récemment  lors de la campagne interne que « à la date du congrès (avril), j’aurai effectué 93% de mon mandat de maire. Quelques semaines plus tard, le leadership à Grenoble basculera logiquement vers la future candidate tête de liste ». Comprendre : il se fout désormais de Grenoble, qui ne lui a servi que de marche pieds pour des ambitions nationales, et laissera d’autres s’en occuper alors qu’il est Maire jusqu’en mars.

UN MAIRE ABSENT TOUT LE LONG DU MANDAT

Au Dauphiné, Piolle concède tout de même qu’il n’est déjà plus à Grenoble le mardi, occupé à Paris. Il aura en fait passé son mandat loin de la ville. Dès le début, en 2020/2021, il s’est lancé dans sa tournée nationale pour la primaire des Verts (dont il finira avant-dernier), puis il y a eu ses fameux « stages d’immersion » pour la comm’ dans d’autres communes, puis sa campagne pour le porte-parolat. Désormais élu à ce poste, le divorce avec les grenoblois achève d’être consommé.

Eric Piolle se livre à une séance de sport lors de son stage en EHPAD. Les priorités du Maire..
LE MELON D’OR RÉCIDIVE

Au passage, Piolle nous rappelle toute la haute estime qu’il a de Sa Personne, lui qui s’était vu décerner le « melon d’or » par le Canard Enchainé. Il se félicite qu’un Maire avec une « expérience » et une « notoriété » soit élu porte-parole car avant, il s’agissait « d’inconnus ». Heureusement qu’Eric Piolle existe pour apporter la lumière aux Verts : on se demande comment ils ont fait sans sa notoriété (qui consiste à être méprisé partout en France pour l’image qu’il donne de Grenoble) jusque-là.

PRIORITÉ PIOLLESQUE : LE « OUI PUB »

On ne sait pas bien si c’est au titre de son nouveau statut de porte-parole qu’il réagit au sujet de la publicité dans les boites aux lettres qui concerne la métropole de Grenoble et pas seulement la ville centre. Le sujet : l’expérimentation du « oui pub » dans plusieurs métropoles, dont la notre, est en effet arrivée à échéance et par conséquent le « stop pub » est de nouveau la norme en vigueur depuis le début du mois.

LE DONNEUR DE LECONS NE SE LES APPLIQUE PAS

L’occasion pour Piolle de se livrer à l’activité qu’il préfère : donner des leçons. Il considère qu’il y a eu une absence de suivi et que « cela montre que soit le gouvernement ne suit pas ses dossiers soit il n’en a rien à fiche ». On retrouve une nouvelle fois ce comportement schizophrénique qui consiste pour lui à voir chez les autres des problèmes qu’il ne voit pas, ou ne veut pas voir, à propos de sa propre gestion à Grenoble où tant de sujets souffrent d’un manque de suivi ou du je-m’en foutisme des élus.

Sécurité : Piolle « s’en fout un peu » des critiques sur le sujet. On aimerait le voir davantage suivre le dossier plutôt que de se déchainer pour critiquer le gouvernement sur « oui pub »
IL VOIT LA « DÉLIQUESCENCE » DES AUTRES 

Eric Piolle conclut lapidairement à propos du dossier « oui pub » que c’est forcément un « signe de déliquescence du pouvoir ». Là encore, il est toujours surprenant de voir que ses analyses sur ce qu’il se passe ailleurs s’appliqueraient parfaitement à la situation locale s’il était un peu lucide.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui à Grenoble : le Piollisme est un système en déliquescence, contesté de toute part et plus isolé que jamais. Piolle désormais occupé par ses fonctions nationales et ayant l’esprit entièrement tourné vers cela, ça ne devrait qu’accélérer la chute.