Ce vendredi 9 mai, Jacques Legros présentera son dernier journal de 13H sur TF1.Le joker de Marie-Sophie Lacarrau passera ensuite la main à Isabelle Ithurburu. »Je suis heureux de voir deux femmes du sud succéder à deux hommes du nord », a-t-il confié à TF1info.

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Le 13H

Une page se tourne pour les téléspectateurs du 13H de TF1. Après vingt-six années de bons et loyaux services, Jacques Legros abandonnera son rôle de joker lors d’un ultime tour de piste ce vendredi 9 mai. « Il faut savoir s’arrêter un jour de toute façon », avait-il expliqué dans une vidéo postée sur Instagram. 

« Après vingt-six, bientôt vingt-sept années, ça fait beaucoup de journaux et ça fait beaucoup de rencontres avec vous, avec toujours la même joie, la même passion, c’est ça qui va me manquer le plus », admettait le journaliste de 74 ans qui passera la main à Isabelle Ithurburu. « L’annonce a été un peu émouvante, un peu difficile », a-t-il reconnu par la suite dans « Bonjour ! La matinale ». « Mais j’assume. C’est une décision que j’ai prise après mûre réflexion », assurait le journaliste qui ne voulait pas faire « le journal de trop ».

Un sentiment de nostalgie

Comment s’est passée votre dernière semaine à TF1 ? 

Cette semaine que je redoutais un peu s’est très bien passée, comme si de rien n’était. Mais je dois admettre que les réactions autour de moi sont étonnantes. Je pense que je représente une époque – celle de Jean-Pierre Pernaut, puis la mienne – qui s’en va. On tourne la page. Je pensais que pour mes petits camarades mon départ serait juste une rupture parce qu’on se connaît depuis trente ans pour certains. Mais je n’imaginais pas autant de réactions. 

Il y a une certaine nostalgie aussi, beaucoup de téléspectateurs ont grandi avec vous…

Oui, on grandit et c’était aussi une autre époque d’un point de vue technologique. Il n’y avait pas les réseaux sociaux, on s’informait autrement, c’était un peu plus cadré. Aujourd’hui, le monde de l’information est beaucoup plus débridé à cause des réseaux sociaux, mais aussi de la multiplication des chaînes.

J’ai décidé de m’arrêter au moment où ça allait bien

Jacques Legros

À quoi va ressembler votre dernier JT ?

Ça sera un JT normal. Je dirais ce que j’ai à dire à la fin, sans faire dans le pathos ou tomber dans le comique troupier ! Simplement en racontant une histoire, ça restera dans la lignée du 13 heures.

Vous avez dit que personne ne va vous regretter, mais que vous allez regretter les téléspectateurs…

Je vais les regretter, c’est sûr. Peut-être que certains me regretteront, mais les cimetières sont pleins de gens irremplaçables ! En plus, avec Isabelle Ithurburu qui va prendre la suite, tout ira très bien, la vie continue. Et puis, je peux me satisfaire de toutes ces années passées à TF1, avec une super équipe. Toujours plus, ce n’est pas ma philosophie, c’est pour cela que j’ai décidé de m’arrêter au moment où ça allait bien.

C’était une grande émotion de me retrouver sur le plateau de TF1 que j’ai toujours trouvé mythique

Jacques Legros

Vous souvenez-vous de votre premier JT ?

Oui. C’était une grande émotion de me retrouver sur le plateau de TF1 que j’ai toujours trouvé mythique et que je regardais avec des yeux ronds jusque-là. Ce plateau a vu passer des présentateurs mythiques et accueillis les personnalités du monde entier. Me retrouver là tout seul, assis en tant que présentateur, c’était impressionnant. J’étais là où le monde entier est passé.

Il parait que vous aviez été bizuté par Alain Gillot-Pétré ? 

Je ne sais plus si c’était le premier ou le deuxième jour, mais à la fin du journal, il avait rampé derrière moi et pris les pieds de ma chaise pour me secouer. Il aimait beaucoup les blagues dans ce genre-là !

Je pense que deux femmes peuvent apporter un nouveau souffle au journal

Jacques Legros

Isabelle Ithurburu va prendre la relève. Êtes-vous content que ce soit une femme qui vous succède ? 

Je suis heureux de voir deux femmes du sud succéder à deux hommes du nord. Je pense que ces deux femmes peuvent apporter un nouveau souffle au journal, tout en gardant la ligne éditoriale imaginée par Jean-Pierre Pernaut. Je pense que ça va faire évoluer le 13 Heures en douceur.

Avez-vous donné des conseils à celle qui vous succède pour prendre le relais ?

Je n’ai pas de conseils à lui donner, mais si elle en demande, je le ferai bien volontiers évidemment. D’ailleurs, je pense qu’elle n’en a pas besoin, loin de là. On s’est rencontrés, on a pris le temps d’échanger un peu. Mais à part des histoires de calage de timing, je n’ai pas beaucoup de conseils à lui donner. Il lui faudra juste entrer dans l’enveloppe du JT de 13 Heures et dans ses pratiques. 

Je reste ouvert à tous les projets, surtout là où on ne m’attend pas

Jacques Legros

Qu’est-ce qu’il va vous manquer le plus ?

Le rendez-vous avec les téléspectateurs et le travail avec mon équipe que je connais depuis si longtemps. Et puis TF1 en général parce que c’est une maison pour laquelle j’ai eu beaucoup d’affection. Tout n’a pas toujours été simple, mais je n’ai jamais imaginé que l’herbe puisse être plus verte ailleurs.

Vous avez dit que vous aimeriez faire de la radio…

Oui, c’est quelque chose dont j’ai très envie. J’ai toujours été frustré de ne plus faire de radio, je n’ai pas toujours très bien compris pourquoi d’ailleurs. C’est peut-être l’occasion de continuer à prendre du plaisir à communiquer, à interviewer et à raconter les choses.

On vous avait aussi vu dans le costume du hamster dans « Mask Singer ». Peut-on imaginer vous voir dans une série télé par exemple ? 

Pourquoi pas. Je ne ferai pas l’éléphant ou le tigre dans « Mask Singer », on va en rester là pour le moment ! C’était une magnifique expérience avec une équipe d’un rare professionnalisme. Mais je reste ouvert à tous les projets, surtout là où on ne m’attend pas. Je suis curieux de beaucoup de choses et j’attends de voir.

Vous allez enfin profiter des vacances d’été. Qu’avez-vous prévu de faire ?

Je n’ai rien de prévu pour le moment à part un petit passage en Californie pour accompagner mon épouse qui va enseigner quelques semaines dans une université. Mais j’ai beaucoup de choses à classer et ranger, je vais m’en occuper tranquillement. Et aussi de profiter de Paris, parce que j’ai passé tous mes étés ici, mais je n’ai jamais rien fait. C’est peut-être l’occasion de sortir un peu !

Rania HOBALLAH