Des résidents permanents aux États-Unis ont de plus en plus souvent maille à partir avec les services de l’immigration, rapporte le New York Times. Le temps où les détenteurs d’une “carte verte” pouvaient voyager sans inquiétude à l’étranger avant de revenir dans le pays semble révolu, constate le quotidien. Mises en œuvre de façon agressive, les mesures prises par l’administration Trump pour réduire l’immigration “changent la donne” y compris pour eux.

De retour aux États-Unis après un séjour professionnel à l’étranger de trois mois, un résident permanent installé à New York – qui préfère rester anonyme – a subi un contrôle des agents de l’immigration. “Ils ont exprimé des doutes quant à la réalité de sa résidence aux États-Unis. À un moment, ils lui ont présenté un formulaire de renonciation à la résidence permanente en lui conseillant de renoncer à sa carte verte et de faire une demande de permis de travail pour pouvoir entrer aux États-Unis.”

Une ressortissante irlandaise, également titulaire de la carte verte et installée depuis longtemps en Californie, a été arrêtée à l’aéroport international de San Francisco après un bref séjour à Dublin. On lui reproche apparemment d’avoir été condamnée à deux reprises, voilà près de vingt ans, pour détention de drogue. Or ces condamnations sont censées avoir été effacées de son casier judiciaire. “Mme Ward est en détention depuis une semaine et aucune date n’a été fixée pour une audience sur son cas.”

La carte de résident permanent ou “carte verte” permet de vivre et de travailler aux États-Unis. Ses détenteurs bénéficient de la sécurité sociale, de Medicare et éventuellement d’une aide financière pour faire des études supérieures. Après cinq ans de résidence permanente, ils ont la possibilité de demander la nationalité américaine. En revanche, explique le New York Times, ils peuvent se voir refuser l’entrée aux États-Unis ou faire l’objet d’une mesure d’expulsion s’ils ont commis un délit, “qu’il s’agisse d’un simple excès de vitesse ou d’une infraction plus grave”.

Les avocats spécialisés en droit de l’immigration consultés par le journal conseillent aux titulaires de carte verte qui souhaitent voyager hors des frontières du pays durant plusieurs mois de demander un permis de réadmission (re-entry permit). “Ce permis prouve que le titulaire n’a pas l’intention d’abandonner son statut légal.”

Ils conseillent également à ceux qui voyagent fréquemment de postuler au programme Global Entry du Service des douanes et de la protection des frontières. Il permet en principe aux voyageurs “pré-approuvés” de passer plus rapidement la douane.