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Donald Trump a réussi à faire plier Keir Starmer. Jeudi 8 mai, ils ont annoncé la signature d’un accord commercial, le premier depuis que l’administration Trump a décidé d’une série de droits de douane sur l’ensemble de produits étrangers, au début du mois d’avril.
« Les derniers détails sont en train d’être rédigés », a déclaré le président américain Donald Trump, assurant que cet accord pourrait être signé « dans les semaines à venir ».
À l’annonce de cet accord, Donald Trump et Keir Starmer ont tous deux souligné la solidité des relations entre leurs deux pays, liées pas des valeurs, une culture et une langue commune. « Le moment ne pouvait pas être mieux choisi, car cela fait 80 ans que l’Europe a remporté la Seconde Guerre mondiale. Mais ce jour-là, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont unis en tant qu’alliés les plus proches », a déclaré le Premier ministre britannique.
« Avec cet accord, le Royaume-Uni se joint aux États-Unis pour affirmer que la réciprocité et l’équité sont des principes essentiels et vitaux pour le commerce international », a, de son côté, affirmé le président américain, qualifiant le Royaume-Uni de « véritable allié ».
Cependant, si Donald Trump a assuré que cet accord était « complet » et « global », les experts soulignent qu’il exagère la portée de ce pacte, qui se concentre plutôt sur des secteurs spécifiques, assouplissant les barrières sur les produits agricoles, l’automobile, l’aluminium et l’acier.
Aluminium et acier
L’une des concessions des États-Unis est la suppression d’une taxe de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance du Royaume-Uni, que Donald Trump avait imposé pour l’ensemble des importations.
Si Londres envoie peu d’acier et d’aluminium outre-Atlantique, le Royaume-Uni exporte de nombreux produits contenant ces métaux et qui sont, eux aussi, concernés par la taxe.
Le marché américain achète 9 % des exportations britanniques d’acier en valeur et 7 % en volume, selon UK Steel. En 2024, le Royaume-Uni a exporté 180 000 tonnes d’acier semi-fini et fini vers les États-Unis, pour une valeur de 370 millions de livres sterling (436,5 millions d’euros).
Bœuf et éthanol
Le président Donald Trump a également déclaré que les États-Unis augmenteraient leurs exportations de bœuf et d’éthanol vers le Royaume-Uni, qui bénéficieront d’un traitement douanier particulier.
« L’accord comprend des milliards de dollars d’exportations américaines, en particulier dans le domaine de l’agriculture, pour le bœuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs », a également assuré le président républicain.
Ces importations ont toujours été limitées en raison des inquiétudes liées à l’ajout d’hormones de croissance.
Voitures
La taxe sur les voitures britanniques entrant aux États-Unis sera également réduite pour les constructeurs britanniques, passant de 27,5 % à 10 %. Une baisse « extrêmement importante » pour Keir Starmer.
Selon l’Office des statistiques nationales, les exportations de voitures britanniques vers les États-Unis se sont élevées à environ 9 milliards de livres sterling (10,6 milliards d’euros) l’année dernière, ce qui représente 27,4 % du total des exportations de voitures du pays. Les constructeurs automobiles tels que Jaguar et Aston Martin étaient donc particulièrement impactés par les droits de douane imposés par Donald Trump.
Cet accord sauvera des milliers « d’emplois vraiment importants, qualifiés et bien rémunérés » en Grande-Bretagne, a indiqué le Premier ministre.
En ce qui concerne les voitures américaines, les véhicules arrivant au Royaume-Uni sont actuellement soumis à une taxe de 10 %, qui a été ramenée à 2,5 %.
PUBLICITÉRelations commerciales
La guerre tarifaire de Donald Trump a été motivée par les déficits commerciaux, les États-Unis important plus de produits qu’ils n’en vendent à l’étranger. Bien que cela soit en partie lié à la force de l’économie américaine et du dollar, Donald Trump en a conclu que les partenaires internationaux exploitaient les États-Unis, en omettant souvent de mentionner que les États-Unis ont un excédent en matière de services.
La balance commerciale entre le Royaume-Uni et les États-Unis n’est pas facile à interpréter, car il existe des irrégularités dans les chiffres des deux côtés de l’Atlantique. Les données américaines suggèrent que les États-Unis bénéficient d’un excédent commercial de biens avec le Royaume-Uni, ce qui signifie que les Britanniques achètent plus aux États-Unis qu’ils n’exportent.
Selon le gouvernement américain, les exportations américaines de biens vers le Royaume-Uni s’élevaient à 79,9 milliards de dollars (70,7 milliards d’euros) en 2024. Il note également que les importations de biens américains en provenance du Royaume-Uni ont atteint 68,1 milliards de dollars (60,3 milliards d’euros) au cours de la même période.
Les données de l’Office britannique des statistiques nationales (ONS) brossent un tableau différent, suggérant que le Royaume-Uni envoie plus de marchandises aux États-Unis qu’il n’en importe. En 2024, le Royaume-Uni a importé pour 57,1 milliards de livres (67,4 milliards d’euros) de biens en provenance des États-Unis en termes de valeur, selon l’ONS. En revanche, la valeur des marchandises envoyées du Royaume-Uni vers les États-Unis s’élevait à 59,3 milliards de livres (70 milliards d’euros).
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