Son pressentiment était le bon. En se rendant sur le Grand Prix de Belley, Léo Busson était plutôt confiant. “J’étais ultra motivé, je parlais la veille de la course avec mes proches. Je ne sais pas pourquoi mais je le sentais bien. Ça allait plutôt bien dans la semaine”, rapporte-t-il à DirectVelo après s’être imposé dans l’Ain (voir classement).
Le sociétaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme avait bien préparé son affaire. “J’ai vu que l’année d’avant, ça s’était gagné en échappée, et on m’a dit que les années précédentes également. Je me suis dit « il va falloir tout mettre dès le début, même si ça fait mal, pour partir en échappée » ». Dès le troisième des seize tours, il s’est retrouvé à l’avant, avec Théo Le Roux (Team Adris-La Crêpe de Brocéliande-BLC), Léon Picard (Team Buffaz Gestion de patrimoine), Gabriel Salon et Baptiste Troja (VC Villefranche Beaujolais). Ils n’auront jamais plus de 40 secondes d’avance, ce qui les oblige à toujours courir sous pression. Alors que l’échappée perd Léo Picard puis Gabriel Salon en cours de route, l’Espoir 1ère année se sent, lui, très bien. “Je faisais tout le temps la bosse à fond pour essayer de gagner du temps sur le peloton et d’user mes adversaires”.
« C’ÉTAIT IMPOSSIBLE DE TRAVAILLER »
Dans le dernier tour, Baptiste Troja passe à l’attaque dans la difficulté du circuit. “Je l’ai suivi. Je n’avais pas de douleur aux jambes. Je l’ai donc contré mais il m’a suivi directement. Je me suis dit « oulah », surtout que je commençais à vraiment être bien lactique. Je me suis dit qu’il ne faudrait pas qu’il en remette une”. Théo Le Roux distancé, Léo Busson et Baptiste Troja filent se jouer la victoire au sprint. “Il ne voulait plus trop passer dans la dernière ligne droite. Il m’a dit qu’il n’était pas fort au sprint, mais je ne savais pas si c’était vrai”. Le Haut-Savoyard lance le sprint en premier, à la sortie du rond-point. “Il n’y avait pas de vent, j’ai des petites qualités de sprinteur en petit groupe. J’ai tout donné et ça l’a fait”.
Ce succès arrive après un début de saison compliqué. Son année débute, le 3 janvier, par un titre de Champion de France Élites de poursuite par équipes. Mais un problème de genou l’empêche ensuite de rouler pendant trois semaines. “C’était impossible de pédaler, j’ai dû faire dix heures de vélo sur cette période”. Son problème réglé, il a pu remonter pour de bon sur sa machine, mais n’a pas pu participer au stage de pré-saison de son équipe, ni aux Boucles du Haut-Var. “J’étais déçu mais je me suis bien remis dedans, j’ai travaillé très dur, avec mon nouvel entraîneur, David Paquet. Sur les courses, j’étais bien placé dans le peloton mais j’ai senti que c’était un autre monde par rapport aux Juniors. C’est beaucoup plus dur”. Une chute en course lui a remis un coup au moral, mais il n’a rien lâché, jusqu’à s’imposer ce jeudi à Belley.