Voyez-vous plus de dossiers de primo-accédants aujourd’hui ?

« Depuis la rentrée 2024, nous voyons revenir les jeunes qui achètent pour la première fois avec une réelle accélération fin 2024, premier trimestre 2025. Et ce d’abord dans l’immobilier ancien. Ils sont revenus pour deux raisons. En 2023, les taux de crédit et les prix de l’immobilier avaient flambé, leur faisant perdre quasiment 40 % de capacité d’achat. Début 2024, les taux de crédit ont commencé à baisser, mais le marché de l’immobilier a mis huit mois à se réguler. Grâce à cette baisse des taux et des prix, ils retrouvent plus de pouvoir d’achat. »

« Le PTZ est un coup de pouce »

Les nouvelles conditions d’octroi du Prêt à Taux Zéro peuvent-elles aussi les faire revenir sur l’immobilier neuf ?

« L’ancien peut se négocier, pas le neuf. Le PTZ peut être un coup de pouce mais il va difficilement leur permettre d’acheter lorsqu’ils ne le peuvent pas. »

À défaut de pouvoir acquérir un logement assez grand, certains primo-accédants achètent une petite surface dans l’ancien et la loue, le temps de se constituer un patrimoine pour acquérir une résidence principale qui leur convienne. Est-ce une bonne stratégie ?

« Il faut toujours que cela soit bien réfléchi. L’approche dite normative mise en place par le haut conseil de stabilité financière (HCSF) additionne toutes les charges et tous les revenus y compris les loyers dans le calcul de l’endettement. Prenez un locataire (pour 600 €/mois) gagnant 2 500 €/mois et payant 400 €/mois de mensualité d’emprunt pour acheter un T1 loué 500 €/mois. Les banques anticipent la vacance locative de son bien en ne prenant pas le montant total du loyer perçu. Mettons dans ce cas 350 €/mois. Ses charges (600 €+ 400 €) divisées par ses revenus (2 500 € + 350 €) donne un taux d’endettement de 35 %. Cela peut passer. Mais il ne faut pas avoir un gros loyer à payer. Et cela réduit la capacité du paiement de son futur chez lui s’il doit faire un nouvel emprunt. »