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« L’absence d’accord aurait eu de graves conséquences pour le secteur automobile des West Midlands en quelques semaines »

Un mois plus tard, le même Keir Starmer est retourné dans cette même usine de Solihull (région de Birmingham) porteur d’une bonne nouvelle dans le cadre d’un « accord historique » conclu avec les États-Unis. Les voitures importées du Royaume-Uni vont échapper à cette surtaxe de 25 %, finalement ramenée à 10 %. Une sérieuse différence, en effet, qui permet au secteur automobile britannique d’échapper à une crise pouvant potentiellement lui coûter des milliers d’emplois.

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Promesse tenue, donc, ou presque tenue. Ces 10 % sont bien entendu nettement moins élevés que les 27,5 % de taxes cumulées (les 25 % annoncées lors du « Liberation Day » en plus des 2,5 % jusqu’à alors pratiqués) touchant les constructeurs implantés sur le Vieux Continent. Ces 10 % n’en sont pas moins quatre fois plus élevés que les taxes imposées jusque début avril. De plus, un quota de 100 000 véhicules bénéficiera de ce traitement favorable.

Le chiffre de 100 000 n’a pas été choisi par hasard : il correspond globalement aux exportations de voitures vers les États-Unis en 2024, de l’ordre de 101/102 000 véhicules. Pas de quoi faire des folies, d’autant que le surplus des importations aux States sera lui bel et bien taxé à 27,5 %.

Graves conséquences

Il n’en reste pas moins que l’accord est crucial pour le secteur automobile britannique et la région des Midlands. Un rapport officiel réalisé à la demande de la région des West Midlands avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme. « Les entreprises préfèrent un accord commercial imparfait après 45 jours à un accord amélioré après 180 jours », soulignait-il. « L’absence d’accord aurait eu de graves conséquences pour le secteur automobile des West Midlands en quelques semaines ».

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Les Midlands concentrent plusieurs constructeurs de voiture de luxe. Outre JLR, Bentley (groupe VW) est basé à Crew, Aston Martin à Gaydon et Morgan – marque de voitures sportives – à Malvern. Aston Martin avait d’ailleurs annoncé voilà quelques jours limiter ses exportations vers les États-Unis et étudier l’éventuel ajustement de ses prix pour intégrer une partie de la surtaxe.

L’accord est donc le bienvenu. « Les États-Unis sont le premier marché d’exportation de JLR », a commenté le professeur David Bailey, de la Birmingham Business School, interrogé par la BBC. « Les droits de douane imposés par Trump sur les importations de voitures ont porté un coup dur à ce groupe et à d’autres exportateurs automobiles comme Aston Martin et Morgan. Cet accord est potentiellement crucial pour JLR, le secteur automobile britannique et les West Midlands ».

« Nous saluons chaleureusement cet accord qui garantit une plus grande sécurité pour notre secteur » a en tout cas réagi Adrian Mardell, le CEO de JLR.

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