Le rendez-vous est traditionnel. Mais le comité de pilotage (Copil) sur les avancées du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) du « grand centre-ville », mercredi 7 mai dans les locaux métropolitains du Pharo, à Marseille (7e), a attisé les crispations entre les institutions et les collectifs citoyens des secteurs concernées. Si ce dossier à 450 millions d’euros englobe à la fois la rénovation d’une partie habitat ancien et diffus dans le centre-ville, le traitement de certaines copropriétés dégradées et la création d’aménagements publics, c’est bien le sort réservé à la tour B du parc Bellevue, à Félix-Pyat (3e), qui a fait monter le ton entre élus, bailleurs d’un côté et habitants de l’autre.
Une opération chiffrée à 14,6 millions d’euros
Car si la démolition de cette copropriété dégradée était déjà dans les tuyaux, elle est désormais présentée comme l’unique option et a été conjointement actée par l’État, la Métropole et la Ville. Une opération chiffrée à 14,6 millions d’euros, pour la destruction totale de cet immeuble de grande hauteur (IGH) de 168 logements, mais aussi l’achèvement de l’acquisition foncière (Marseille Habitat a déjà récupéré 80% des appartements) et le relogement de ses quelque 450 habitants.
« Une enveloppe bien inférieure à ce qui avait été présenté par le rapport d’experts commandés par Marseille Habitat, dénonce Patrick Lacoste, qui a assisté à cette réunion pour l’association Un centre-ville pour tous. Ce rapport n’a jamais été rendu public mais il présentait sept scénarios différents pour le traitement de la tour, avec la possibilité de conserver l’ensemble pour le rénover ou d’écrêter une partie de la tour. Aujourd’hui, on nous présente ‘un recyclage-démolition’ comme unique solution, sans plus de précisions sur le relogement des habitants. »