Rappelons qu’actuellement, seuls trois pays (la Russie, les États-Unis et la Chine) possèdent des capacités indépendantes de vols spatiaux habités. L’Inde devait très bientôt rejoindre ce groupe en développant son projet Gaganyaan.
En décembre 2024, avec le lancement de la fusée « Simorgh », l’Iran réalise son plus « gros » lancement, puisque la charge utile était de 300 kilogrammes, dépassant le poids des précédentes charges utiles iraniennes mises en orbite, marquant ainsi une étape significative pour son programme spatial.
Quelques mois après, en mars/avril 2025, on apprend que la République islamique construirait un site de près de 140 km² avec un port spatial à Tchabahar, un site de lancement proche de l’équateur, ce qui le rendra plus efficace pour les lancements.
D’après Bloomberg, ce programme, d’environ 11 millions de dollars, sous couvert du développement vers les voyages habités bénéficierait également des relations stratégiques entre l’Iran et la Russie, rappelant qu’en janvier dernier le président russe Vladimir Poutine et le président iranien Massoud Pezeshkian ont signé un pacte stratégique d’une durée de vingt ans.
Cette dernière information est le parfait exemple concret de la stratégie que mène la Russie au niveau de sa politique spatiale à savoir : rompre son isolement, en signant des partenariats avec d’autres nations.
Ce que confirme Brian Kalafatian, chercheur et doctorant en science politique à l’Institut d’études de stratégie et de défense (IESD) : « l’avenir du secteur spatial russe dépendra de son aptitude à préserver des capacités stratégiques clés ainsi que des outils destinés à garantir sa sécurité nationale, telles que l’accès à l’espace, l’observation terrestre et la géolocalisation, tout en renforçant ses alliances avec des États partageant des visions similaires. Dans ce contexte, le spatial ne peut être envisagé isolément ; il est intrinsèquement lié à des enjeux stratégiques et politiques plus généraux. Ainsi l’avenir du spatial russe s’annonce riche en défis, mais également en opportunités, alors que la Fédération tente de réaffirmer son statut dans un environnement mondial en mutation. »
Si la Russie poursuit ses ambitions spatiales en aidant l’Iran, faut-il pour autant croire comme l’a annoncé l’Agence spatiale iranienne (ISA) : un astronaute iranien dans l’espace en 2030 ? Cela semble hautement improbable et cela va encore prendre du temps… même avec l’appui des russes.
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