Le tribunal administratif de Paris a confirmé ce vendredi 9 mai l’interdiction d’une « manifestation antifasciste et antiraciste » prévue samedi dans la capitale et à laquelle devait notamment participer le collectif Urgence Palestine, comme demandé par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.

Un juge des référés du tribunal a en revanche suspendu les interdictions de deux autres manifestations prévues le même jour, l’une à l’appel du « comité du 9 mai », un groupe classé à l’ultra droite, la seconde étant un rassemblement organisé en réaction à la première.

Les risques de heurts ne sont « pas établis »

Selon un communiqué du tribunal administratif, le juge des référés a estimé que l’interdiction de la manifestation « antifasciste et antiraciste » n’était « pas manifestement illégale ».

Il a notamment argué que cette contre-manifestation était prévue sur le même parcours que la manifestation organisée par le « comité du 9 mai » et « aurait conduit à mêler les participants à chacune de ces manifestations dont les antagonismes idéologiques sont forts ». Le juge a également « tenu compte du fait que des membres des organisations ayant soutenu la manifestation avaient commis des actes de violence par le passé ».

Le même juge a en revanche considéré que l’interdiction des deux autres manifestations, aux termes d’arrêtés publiés mercredi par la préfecture de police de Paris portait « une atteinte manifestement illégale à la liberté de manifestation ».

Concernant la manifestation du « comité du 9 mai », le juge a relevé que « la même manifestation organisée l’année dernière n’avait donné lieu à aucune poursuite de manifestants ».

Le « comité du 9 mai » manifeste tous les ans pour l’anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, mort accidentellement en 1994. Le jeune homme s’était réfugié sur le toit d’un immeuble de Paris pour échapper à la police avant de faire une chute mortelle.

Le juge administratif a estimé que les risques de heurts avec des contre-manifestants n’étaient « pas établis » dans la mesure où le rassemblement statique dénommé « village antifasciste » avait lieu à 1,2 km du parcours.

Laurent Nuñez, qui évoquait des risques de troubles à l’ordre public, n’a pas justifié selon le tribunal administratif que les organisateurs de ce rassemblement statique ont été impliqués par le passé dans des actes de violence.

Article original publié sur BFMTV.com