« Que vont devenir les enfants ? », lâche cette femme, en pleurs. Ce vendredi, en milieu de journée, un homme a tué sa femme à leur domicile, au rez-de-chaussée d’un petit immeuble de la résidence de la Croix-du-Sud à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). L’enquête a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne. Le parquet de Créteil a indiqué ce vendredi soir qu’elle a été ouverte pour « meurtre par conjoint ».
Les circonstances de ce féminicide restent encore à éclaircir. Mais selon une source, la victime aurait été retrouvée menottée, avec du ruban adhésif autour du cou et vraisemblablement elle aurait reçu un coup à la tête. « Elle a notamment un traumatisme crânien », complète une autre source. C’est la brigade des sapeurs-pompiers de Paris qui est arrivée en premier sur les lieux et a découvert ce qui venait de se jouer dans le huis clos familial. Ils ont alors empêché l’auteur de se prendre. Ils l’ont pris en charge avant de l’évacuer vers un hôpital. Selon le parquet de Créteil, le suspect, « âgé de 45 ans, a été hospitalisé et placé en garde à vue ».
D’après nos informations, l’un des enfants, prévenu par son père via un message envoyé sur son téléphone portable, a immédiatement averti une amie de la famille. Cette dernière a alors immédiatement appelé le 18.
« Je suis sortie à midi lors de ma pause, raconte cette riveraine, croisée sur place, sous le choc. À midi et demi, je n’ai pas pu rentrer, il y avait des pompiers partout puis les policiers sont arrivés. Je ne comprends pas car je n’ai rien entendu avant de partir. »
« C’était une femme adorable »
Des policiers et les techniciens de la police scientifique sont encore sur place en début de soirée pour collecter le moindre indice sur la scène de crime. L’après-midi, des fonctionnaires gardaient le hall d’entrée et filtraient les allées et venues. Vers 18h40, le corps de la victime, sorti sous une housse blanche, a été emmené vers l’institut médico-légal. « L’autopsie est prévue demain (samedi NDLR) », ajoute le parquet. Les enquêteurs devraient pouvoir comprendre ce qui a poussé l’homme à tuer la mère de ses deux filles, âgées de 15 et 12 ans.
Au pied du petit immeuble de cinq étages, deux femmes et un homme, sous le choc, ont du mal à cacher leur détresse. « C’était une femme adorable, toujours prête à aider les autres », glisse simplement une amie venue sur place dès qu’elle a appris la terrible nouvelle. Elle peine à réaliser. « Comment peut-on faire cela ? Je ne comprends pas, s’énerve un homme. Il a foutu la vie de ses deux filles en l’air. » « La petite passait son temps avec sa mère », se désole une autre amie, le visage décomposé par l’émotion.
Un couple d’Antillais décrit comme « sans problème »
« Ce couple avait l’air heureux, nous explique-t-on. Ils avaient tout le temps le sourire, raconte une voisine. Des voisins m’ont dit avoir entendu des disputes mais je n’ai jamais rien entendu de tel. »
Les proches rencontrés n’ont pas d’explication. « C’est incompréhensible », lâchent deux amies, avant de décrire un couple qui travaillait à l’AP-HP. Lui, originaire de la Guadeloupe, était aide-soignant. La femme, âgée d’une quarantaine d’années, originaire de La Martinique, avait également débuté comme aide-soignante avant de prendre un autre poste au centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre.
Ils décrivent ainsi un couple d’Antillais sans problème, aimant faire à manger et recevoir leurs amis. « Je ne les ai jamais vus s’engueuler », expliquent les deux amies, cherchant à comprendre l’incompréhensible. « C’est inimaginable. Je l’ai eue au téléphone hier (jeudi NDLR) », ajoute l’autre femme, avant de se raviser : « Ah non ce matin… Je suis perdue ». « Son père était très proche d’elle. Il ne va jamais s’en remettre », se désole la première amie.
En septembre 2024, un équipage de police avait empêché un homme de se prendre après avoir tué sa femme et tenté de tuer sa belle-sœur à leur domicile de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).