Drapeaux noirs et croix celtiques : comme chaque année, le « comité du 9 mai » pourra défiler librement dans les rues de Paris. Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce vendredi l’interdiction de manifestation du groupe d’ultradroite ( « C9M ») décidée par la préfecture de police mercredi. Il a, en revanche, confirmé l’interdiction d’une « manifestation antifasciste et antiraciste », organisée en réaction.

Dans sa décision, le juge des référés explique qu’aucune poursuite n’avait été engagée lors de la manifestation d’extrême droite l’an dernier, ni pour des propos d’appels à la haine ou à la discrimination, ni pour dissimulation de visages. Il indique aussi que le préfet de police n’a pas donné assez d’indications sur « les militants ultra-nationalistes radicaux qui seraient susceptibles de se joindre à la manifestation ».

Le « comité du 9 mai » manifeste tous les ans pour l’anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994. Le jeune homme s’était réfugié sur le toit d’un immeuble de Paris pour échapper à la police avant de faire une chute mortelle.

Interdiction validée d’une manifestation « antifasciste »

En revanche, le tribunal de Paris a confirmé l’interdiction de la « manifestation antifasciste et antiracisme » organisée en réaction à celle du « C9M » et à laquelle devait notamment participer le collectif Urgence Palestine. Prévu sur le même parcours que la manifestation d’extrême droite, l’événement « aurait conduit à mêler les participants à chacune de ces manifestations dont les antagonismes idéologiques sont forts alors que le service d’ordre prévu était limité ».

De plus, plusieurs membres d’organisations participant à la manifestation antifasciste auraient commis des « actes de violence » par le passé.

Enfin, le tribunal administratif a autorisé la tenue d’une contre-manifestation statique organisée place du Panthéon dite « village antifasciste », qui rassemblera des conférences et des concerts. Il a estimé que les risques de heurts avec des contre-manifestants n’étaient « pas établis » dans la mesure où le rassemblement avait lieu à 1,2 km du parcours.

Laurent Nuñez, qui évoquait des risques de troubles à l’ordre public, n’a pas justifié selon le tribunal administratif que les organisateurs de ce rassemblement statique ont été impliqués par le passé dans des actes de violence.