« Joie », c’est le premier mot que l’élection de Léon XIV inspire à Mgr Bataille, évêque de Saint-Étienne. « On attendait un pape. François était fatigué et malade, mais il a beaucoup donné, jusqu’au bout, avec une très belle fin et cette dernière bénédiction à Pâques, sur la place Saint-Pierre », dit l’évêque. « Puis est venu ce temps d’attente et de discernement durant lequel on a senti que les choses se faisaient d’une belle manière, sans opposition entre les cardinaux, qui ont pris le temps d’échanger. »
« Pas une surprise, il était dans la liste des papes probables »
Le prélat souligne la durée très courte (deux jours) de ce conclave : « Le fait qu’il soit élu si rapidement est la preuve d’un vrai consensus sur son nom, ce qui met dans la confiance. Mais ce n’est pas une réelle surprise, car il était dans la liste des papes probables », continue Sylvain Bataille, concédant qu’il n’a jamais rencontré Robert Francis Prevost.
« Mais les retours que j’ai eus de la part de ceux qui ont travaillé avec lui sont tous très positifs. C’est quelqu’un qui suit les dossiers et qui a l’image d’un homme ouvert à la discussion et respectueux des personnes. »
Les cardinaux avaient plusieurs choix possibles, mais s’ils ont opté pour le cardinal américain, c’est qu’il a « des tas de qualités », même si, « comme nous tous, il aura ses limites ».
« Qu’il nous fasse avancer avec ce qu’il est »
En tout cas, les premiers mots du nouveau souverain pontife ont séduit Mgr Bataille : « François a tracé des grandes lignes qu’il faut poursuivre, que ce soit à l’intérieur de l’Église, en faveur de la paix ou sur l’accueil des migrants. Cela demeurera des questions du nouveau pape, il y a une notion de continuité évidente. Mais on est frappé de constater la liberté de chacun des papes par rapport à son prédécesseur. On s’inscrit dans une histoire que l’on prolonge et, en même temps, chacun s’assume avec son style, avec ce qu’il a à donner.
Ce qu’il attend de Léon XIV : « Qu’il avance et qu’il nous fasse avancer avec ce qu’il est ». Et de pointer, en ces temps troubles, « son souci de la communion et de la conciliation » du nouvel évêque de Rome. Mais le chef de l’Église dans la Loire souhaite laisser du temps à son nouveau pape : « Il arrive, laissons-le se déployer. »