Johann Zarco a conclu la première journée d’essais du GP de France en mordant la poussière. Une chute survenue alors qu’il tentait tant bien que mal de s’accrocher au top 10 dans lequel il voyait sa place vaciller, et avec elle sa qualification directe en Q2.

Au-delà de cette petite chute, le Français déplore surtout ne pas avoir été à l’aise pendant ce premier jour d’essais. Comme à Jerez, il y a deux semaines, il constate qu’il a perdu ce qui lui a tant permis de briller en début de championnat. Une situation frustrante, face à laquelle il affiche toutefois sa détermination, plus conscient que quiconque des bonnes performances que la Honda est capable de produire cette année.

« C’est dommage parce que je suis hors de la Q2. Mes sensations n’ont pas bien progressé », regrette-t-il ce soir. « J’espérais vraiment que Jerez nous aurait fait comprendre quelque chose pour mieux réagir. J’avais l’impression ce matin d’être moins loin qu’à Jerez, mais pendant l’après-midi j’ai à nouveau stagné et ça a été difficile. »

 

« Même ce 1’30″7 : j’ai senti que je n’en avais pas plus, que ça ne venait pas de la bonne manière, c’était en forçant beaucoup trop », décrit-il au sujet du chrono qui lui permettait de figurer dixième à une poignée de minutes de la conclusion de la séance. « Sur le deuxième pneu, je suis resté un peu avec Marc [Márquez]. Il avait déjà fait son chrono, il y avait beaucoup de pilotes, du coup ça ralentit, ça se regarde et le pneu a refroidi devant et j’ai chuté. Ça aurait été compliqué de se qualifier, parce que, déjà, le 1’30″7 semblait extrême. »

Au-delà de la déception d’avoir manqué l’accession directe à la Q2 devant son public, Johann Zarco voit la situation dans sa globalité, avec un recul qui se confirme. « Je pensais que Jerez avait apporté son lot d’infos suffisamment bonnes pour se réadapter le plus rapidement possible ici, au Mans, or on ne s’adapte pas assez bien. Par rapport au niveau duquel on part le vendredi matin, j’ai l’impression que le vendredi après-midi on est dans une situation très similaire. Et après, du coup, on recule au classement. »

Je sens qu’on n’est pas dans la bonne case et je ne peux qu’espérer la retrouver.

Face à ce constat, le pilote LCR ne peut que sentir qu’il n’est pas en capacité de reproduire ses excellents résultats du début de championnat, et on perçoit sa frustration : « Ça met les boules d’avoir débloqué plein de bonnes sensations sur les premières courses et, depuis Jerez, de rentrer à nouveau dans des sensations négatives. Il faut travailler, avancer, on prend toutes ces infos mais je sens qu’on n’est pas dans la bonne case et je ne peux qu’espérer la retrouver. »

« J’avais trouvé des supers points positifs sur la Honda que je n’arrive pas à réutiliser et c’est frustrant parce que quelle que soit la moto, je sens que je pourrais mieux l’utiliser et là, on ne le fait pas. J’ai presque l’impression d’être sur la moto, de patienter, d’être bloqué, et malheureusement les chronos ne payent pas. On verra demain comment améliorer ça. »

Johann Zarco stagne et cherche une solution.

Johann Zarco stagne et cherche une solution.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Zarco n’est pas forcément le seul concerné chez Honda, puisqu’aucun des pilotes de la marque ne figure ce soir dans le top 10. « Joan Mir semble aussi peu à l’aise avec l’avant », observe-t-il. « Il sait que c’est une qualité de la moto, du coup si on ne l’a pas, c’est difficile. Je n’ai pas entendu le commentaire de Marini. Après, on n’a pas les mêmes réglages moto, on n’interprète pas les choses exactement pareil mais j’avais trouvé un super flow que je perds depuis deux courses et ça met les boules. »

« J’ai complètement perdu ce plaisir d’entrer dans les virages, et cet avantage. On pouvait perdre un peu sur certaines accélérations, mais sur des pistes courtes où, sur les entrées de virage, on pourrait compenser un peu plus un petit déficit d’accélération, on a perdu [cette capacité]. Ça fait donc double problème, à la fois la moto qui cabre et le fait de reperdre cette confiance que j’avais trouvée sur l’avant, si bien qu’on a l’impression qu’il n’y a plus d’avantage. »

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L’espoir d’une situation qui se débloque d’ici dimanche

La configuration de la piste peut-elle être en cause, sachant que Jerez et Le Mans sont de petits circuits par rapport aux précédents ? « Ça peut jouer », concède le Français. « Sur les statistiques qu’on a de chaque circuit, on voit que la sensation ne se développe pas. Je ne sais pas si c’est dû au fait d’avoir un circuit plus petit ou pas. C’est un peu dur à expliquer mais c’est peut-être une des causes. »

Son 12e temps final ne signe pas la fin des espoirs de Johann Zarco pour ce Grand Prix. Au-delà des prévisions d’une pluie qui pourrait rebattre les cartes en course, il garde surtout confiance dans le travail qu’il va encore pouvoir réaliser samedi.

« C’est une piste où ce qui est intéressant, c’est que le pneu ne s’use pas trop, du coup si on trouve le rythme on le trouve pour toute la course et c’est tout ce que j’espère. Mais je suis déçu parce que je suis hors de la Q2, et surtout par rapport aux sensations qui sont reparties en arrière. Ça, ça n’est pas bon. »

« Ça serait trop pessimiste de penser que ça va rester comme ça jusqu’à dimanche et ça jouerait trop sur la mentalité des séances du samedi. Donc, clairement, j’espère que ça peut se débloquer. Ça n’est pas grand-chose mais ça n’est pas facile à trouver. »

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Léna Buffa

MotoGP

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