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Rédaction de Toulouse

Publié le

6 avr. 2025 à 14h18

Toulouse, le 23 septembre 1828. Une effervescence inaccoutumée traverse la place d’Angoulême (qui est aujourd’hui l’actuelle place Wilson, ndlr). Le maire conservateur Guillaume-Isidore Baron de Montbel et l’ensemble des notables, acquis à la Restauration, accueillent en grande pompe la duchesse de Berry, belle-fille du roi Charles X.

La construction de la place Wilson, c’est lui 

Jacques-Pascal Virebent, l’inamovible architecte en chef de la Ville, est particulièrement fier de lui présenter les plans du futur monument-fontaine dédié à Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, le fils du souverain, qui doit orner le centre de ladite place. Le projet ne verra pas le jour, balayé par l’arrivée, deux ans plus tard, de la monarchie de Juillet. L’emplacement sera renommé en l’honneur de la figure plus consensuelle du marquis de La Fayette, puis plus tard, en 1918, de celui du président américain Thomas Woodrow Wilson qui avait engagé son pays au côté des Alliés à la fin de la Première Guerre mondiale.

Ce n’est qu’en 1876 que sera construit le square entouré alors d’une grille en fer forgé suivi au début du XXe siècle de l’érection de la statue dédiée au peintre occitan baroque Peire Godolin. Malgré les nombreuses vicissitudes politiques et l’abandon du programme initial -une double place  » intérieure  » et  » extérieure  » avec en son sein une porte monumentale, comme son prédécesseur Saget venait de réaliser à Saint-Cyprien, Virebent a réussi son vieux pari : faire de cet ancien terrain vague une belle place ovale aérée.

À l’origine des places des Carmes et de la Trinité

L’urbaniste, auteur du dessin d’ordonnancement des façades sud et nord du Capitole, laisse une empreinte durable dans le paysage urbain toulousain. Sous le Premier Empire, il fait raser l’ensemble du moulon et l’église des Grands Carmes) pour créer une vaste place sur laquelle s’installe un marché aux herbes. De la même manière, il s’occupe derrière la vieille halle de la Pierre (rasée en 1846 pour laisser place à un marché couvert puis en 1892 à l’actuelle place Esquirol) du réaménagement de l’ancien terrain de la maison des religieux de la Trinité. La fontaine éponyme est, quant à elle, réalisée sous la houlette de son neveu et successeur Urbain Vitry.

Le concepteur des boulevards 

Suite à un décret napoléonien de juillet 1808, Virebent peut enfin voir appliquer l’une des principales préconisations de son plan d’alignement en chantier : la destruction des murailles de la porte Saint-Étienne à celle Arnaud Bernard afin de créer les boulevards de Matabiau et Saint-Aubin (aujourd’hui de Strasbourg et Carnot). Parallèlement, il prévoit plusieurs voies rayonnantes de la place Villeneuve dont une allée (actuelles allées Roosevelt) prolongée jusqu’au canal du Midi. Cette dernière -600 mètres de long sur 60 de large-pensée sur le modèle de la promenade parisienne des Champs Élysées, est bordée d’ormeaux, prendra le nom de Jean-Jaurès en 1916.

Mathieu ARNAL

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