Quelques heures seulement après l’élection mouvementée du conservateur Friedrich Merz à la chancellerie allemande, rapporte le Berliner Morgenpost, des agents de police se sont postés en renfort sur le pont reliant la ville allemande de Francfort-sur-l’Oder à la commune polonaise de Slubice.

“Les responsables de la police fédérale avaient bien préparé ce jour 1 de la chancellerie Merz.” Le nouveau chef du gouvernement d’outre-Rhin s’était engagé à refouler tous les étrangers sans papiers se présentant aux frontières allemandes, même si ces derniers souhaitaient demander l’asile. Et “tout le monde connaît la force des symboles”.

“Le nouveau chancelier allemand a entamé le grand virage de politique migratoire qu’il avait promis – il en fait une affaire de chef qu’il entend mener avec détermination”, se réjouit Focus. Accusé d’avoir rompu plusieurs promesses électorales avant même son élection, Friedrich Merz a tenu parole sur la question migratoire. Son ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a ainsi annoncé, le 7 mai, l’annulation d’une directive de 2015 autorisant l’entrée sur le territoire allemand à tous ceux qui souhaitent demander le statut de réfugié.

D’après le journal conservateur, il s’agit d’“un double changement de cap : finie la voie Merkel, finie la voie Scholz”. La chancelière conservatrice est connue pour avoir ouvert les frontières aux demandeurs d’asile pendant la crise des réfugiés de 2015 avec sa célèbre formule “Wir schaffen das” (“Nous y arriverons”). Tandis que, pour le prédécesseur immédiat de Merz, “il fallait une politique migratoire et non une politique antimigratoire”. Tout cela semble bel et bien terminé.

Quatorze mille policiers aux frontières

Pourtant, souligne Die Tageszeitung, la politique menée par le gouvernement du social-démocrate était loin d’être laxi