Tristan Delacroix a été battu, ce vendredi, sur la première étape du Circuit de Saône-et-Loire, mais le coureur de l’AVC Aix-en-Provence avait le sourire au moment de raconter sa journée. Car peu habitué aux résultats sur cette première partie de saison, l’ancien coureur professionnel retrouve la lumière avec cette 2e place d’étape sur l’épreuve Elite Nationale (voir classement), et peut aborder la suite du week-end avec des ambitions. Accidenté au Circuit des Ardennes, Tristan Delacroix n’a pas perdu la tête et confie son bonheur de retrouver les avant-postes, au micro de DirectVelo.
DirectVelo : T’attendais-tu à être battu dans ce final ?
Tristan Delacroix : Je connais le vainqueur sans vraiment connaître, de nom seulement. C’était un des trois plus forts. Je pense qu’avec le gars d’Inside et moi, on était les trois qui prenaient les plus gros relais. On est récompensés parce qu’on a fait les trois premières places. On a été super solidaires, c’était très agréable d’être en échappée ensemble. Franchement, je suis super satisfait, notamment de jouer la gagne.
Comment est parti ce coup ?
L’échappée s’est formée un peu sur la fatigue, après deux premières heures de course où ça a beaucoup bagarré. Il y a le premier coureur d’Inside qui sort, derrière, il y en a deux. Et avec le gars d’Atria, Axel Habert, on sort un peu à contre-temps, tout s’est regroupé à peu près au niveau du GPM. On est rapidement revenu sur Lilian Tetart, qui était tout seul à un moment, mais je pense que c’était dans son intérêt aussi qu’on se retrouve à cinq le plus vite pour collaborer tous ensemble. On a vite eu la minute d’avance, c’était vraiment une super situation de course. Derrière, j’ai l’impression que le peloton s’est cassé en deux. Je n’avais pas trop les infos, je ne sais pas trop comment ça s’est passé, mais on nous annonçait un groupe derrière nous à une minute, et le peloton qui est monté jusqu’à deux minutes.
« DE MOINS EN MOINS ENVIE DE PRENDRE DES RISQUES »
Tu as donc cru pouvoir aller au bout ?
Pour nous, c’était une super situation, c’était sûr que ça allait être désordonné, que ça allait mettre du temps à s’organiser. On a réussi à tenir les cinquante secondes jusqu’à deux kilomètres. Et après, on savait qu’on était bien engagés pour se jouer la gagne. J’ai commencé à jouer un peu plus tactique mais sur le sprint, c’est le plus fort qui gagne. Je suis un peu moins explosif qu’avant, et ce sont des arrivées qui sont à la fraîcheur et à l’explosivité. Ça me correspond un poil moins mais je suis content d’avoir été devant, de retrouver petit à petit un vrai bon niveau, c’est agréable. Axel nous a tout de suite mis 3-4 vélos, et petit à petit, l’écart n’a fait que grandir.
Pourquoi es-tu si heureux de cette 2e place ?
Je n’ai pas couru pendant trois semaines après le Circuit des Ardennes où j’avais chuté un peu bêtement, j’étais bien sonné, et j’ai dû abandonner. J’ai pu reprendre l’entraînement quatre jours après, et faire un bloc d’endurance, 36 heures de vélo en 7 jours. J’ai vraiment bien roulé, j’ai pu me libérer au niveau du travail, pour préparer le bloc du printemps à juin. J’ai bien préparé le truc, on verra demain. C’est ma course de reprise qui va m’emmener jusqu’au Championnat de France. Je suis content d’être en forme. J’ai eu des super sensations aujourd’hui, même si à la fin, je pense que j’étais un peu cuit, comme tout le monde.
Que t’est-il arrivé au Circuit des Ardennes ?
Je me suis fait rentrer dedans et je me suis retrouvé un petit peu sonné. Je n’ai pas encore complètement cicatrisé des plaies, j’ai pris un bon KO, et je n’avais plus la tête à continuer la course. J’étais un peu dégoûté, mais ce n’était pas grave. Je n’ai pas vu le truc venir, ce n’était pas une situation de course dangereuse, simplement le gars derrière moi qui n’était pas du tout attentif, qui regardait les papillons, et qui me fait tomber. Il y a de plus en plus de chutes, les garçons n’en ont plus rien à foutre, c’est comme ça, c’est le vélo d’aujourd’hui. J’ai 30 ans. Evaldas (Siskevicius, le directeur sportif, NDLR) nous dit souvent qu’à 30 ans on a beaucoup plus à perdre que les gars de 20 ans. J’ai de moins en moins envie de prendre des risques, même si je prends du plaisir sur le vélo. Mais la question n’est pas là.