« On nous laisse dans la misère. » Coralie n’en peut plus de la situation professionnelle dans laquelle elle se trouve depuis juin dernier.

Elle travaillait depuis plusieurs années à La Source sur les plages du Mourillon lorsque les anciens propriétaires ont perdu leur concession. D’après le règlement, le nouveau concessionnaire doit reprendre les salariés.

« C’est ce qui a été fait. Christophe Charaut nous a mis en chômage partiel, le temps normalement de rouvrir », détaille la jeune femme.

Pas de salaire depuis des mois

Sauf que celui qui a remporté deux autres restaurants non seulement n’ouvre pas l’établissement mais surtout ne paie pas le chômage partiel qu’il doit aux sept employés restant.

« Depuis novembre, il ne nous a rien reversé, s’énerve Coralie. Nous avons dû saisir les prud’hommes. » Son avocate Caroline Pham, qui représente également les autres salariés, obtient une audience en février.

« Nous avons reçu la décision en mars. Emaco, l’entreprise de Christophe Charaut, est condamnée à verser à mes clients le chômage partiel qu’il a lui-même reçu de France Travail. »

Sauf que depuis, ils ne voient rien venir. « Je ne sais plus quoi faire, soupire l’avocate. Même avec une décision de justice, il ne s’exécute pas… »

La seule solution serait de faire appel à un commissaire de justice… sauf que cela coûte de l’argent. « Mes clients ont des familles à charge. Ils sont en grande difficulté comme on peut l’imaginer depuis quasiment un an. C’est une situation catastrophique. »

D’autant plus catastrophique qu’en janvier dernier la mairie de Toulon a repris sa concession à Christophe Charaut. Donc très concrètement les employés de La Source n’ont plus de patron.

« C’est aussi un gros problème. Il n’y a personne contre qui se retourner depuis janvier. Or, mes clients n’ont pas de salaire. Personne ne les a licenciés. Ils ne peuvent pas pointer à France Travail, toucher une indemnité chômage…. »

De son côté Christophe Charaut l’assure: « Les employés auront leur chômage partiel. Ce sera fait. Mais pour l’instant nous n’avons pas l’argent. Et pour cause, la mairie nous a prélevé un loyer alors même que nous ne pouvions ouvrir le commerce avec les conditions suspensives qu’elle nous a imposées. Une action en justice est en cours pour qu’elle nous rembourse. La Ville n’assume pas ses responsabilités. »

Une attribution prévue pour la fin du mois

Quoi qu’il en soit, il va encore falloir patienter pour Coralie et ses anciens collègues. La mairie doit réattribuer le restaurant à un nouveau candidat.

La procédure a été lancée il y a déjà plusieurs semaines. La décision de la collectivité devrait être validée lors du prochain conseil municipal qui se tient le 23 mai.

Le nouveau patron devra reprendre tout le passif. Les employés pourraient alors récupérer leurs salaires impayés depuis janvier. C’est en tout cas ce qu’espère leur avocate.

Cette dernière appelle en tout cas à ce que chacun « arrête de se refiler la patate chaude. C’est inhumain ce que ces gens subissent. »