Avant même que ne soit prononcé le verdict, Me Kheira Flissi-Gherabi avait annoncé qu’en cas de lourde peine, elle ferait appel du verdict. Mohamed Meghrabi, 31 ans a été condamné ce vendredi 9 mai à 28 ans de réclusion assortis d’une période de sûreté des deux tiers, pour l’assassinat d’Aymane Kaïd, 15 ans, en février 2021 à Bondy (Seine-Saint-Denis).

Plus tôt, l’avocate générale avait réclamé 30 ans de prison avec les deux tiers de sûreté. Pour ce meurtre commis avec préméditation, l’accusé encourait la réclusion à perpétuité. Son avocate avait qualifié ces lourdes réquisitions de « peine de mort » pour son client, Mohamed Meghrabi. Elle avait estimé que l’intention meurtrière et donc la préméditation, qui qualifie un assassinat, ne pouvait être retenue et qu’une qualification de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner était plus appropriée aux faits. Son client aurait agi par impulsion et non après avoir mûrement fomenté son projet criminel.

Le motif de son geste reste nébuleux

L’accusé avait tué le jeune Aymane d’une balle de 8 mm avec un mode opératoire très particulier : il avait visé à travers la fente de la boîte aux lettres de la maison de quartier Nelson Mandela. Aymane qui se trouvait dans le hall avait été mortellement touché aux poumons. « Papa j’ai mal », avait-il soufflé avant de s’effondrer.

Après avoir affirmé qu’il n’avait utilisé qu’un pistolet air soft, l’assassin avait enfin reconnu dès le premier jour d’audience, ce lundi, qu’il avait bien utilisé un revolver, puis avait jeté l’arme dans le canal de l’Ourcq. Devant une salle bondée, où la famille, les amis et les animateurs de la maison de quartier avaient pris place, les avocats de la famille de la victime avaient déploré que tout au long du procès : « On crache sur la mémoire du petit », qui « n’aura jamais 16 ans ».

Les motivations de Mohamed Meghrabi étaient apparues bien dérisoires et nébuleuses. Cet adulte aurait voulu venger son demi-frère, Walid, plus jeune que lui. Ce dernier était ami avec la victime puis ennemi sur le ring de boxe. Ce jeune de 17 ans sera jugé prochainement pour des violences devant le tribunal pour enfants. L’après-midi des faits, il s’était battu avec Aymane à deux reprises. En revanche, il avait bénéficié d’un non-lieu pour l’assassinat d’Aymane après sa mise en examen.