Le président Donald Trump a affirmé lundi que les États-Unis mèneraient des négociations directes avec l’Iran au sujet de son programme nucléaire, tout en avertissant les Iraniens qu’ils seraient en «grand danger» si ces négociations ne parvenaient pas à les convaincre d’abandonner leur programme d’armement nucléaire.
S’adressant aux journalistes après sa rencontre avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le président a indiqué que les négociations débuteraient samedi. Il a insisté sur le fait que Téhéran ne pouvait pas se doter de l’arme nucléaire.
«Nous traitons directement avec eux et un accord sera peut-être conclu, a expliqué Donald Trump. Conclure un accord serait préférable à l’évidence.»
Interrogé sur sa promesse d’engager une action militaire contre l’Iran si ses négociateurs ne parvenaient pas à un accord avec Téhéran, Donald Trump a répondu que «l’Iran sera en grand danger, et je déteste le dire».
«Si les négociations échouent, je pense que ce sera une très mauvaise journée pour l’Iran», a ajouté Donald Trump. La mission iranienne auprès des Nations Unies n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat lundi.
Donald Trump a récemment adressé une lettre au guide suprême iranien, appelant à des négociations directes avec les États-Unis concernant l’avancée rapide de son programme nucléaire. Mais le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé à la fin du mois dernier que l’Iran avait rejeté la demande du président américain, tout en laissant ouverte la possibilité de négociations indirectes avec Washington.
Donald Trump a cependant constamment appelé l’Iran, principal soutien du Hamas à Gaza, du Hezbollah au Liban et des militants houthis au Yémen, à abandonner son programme nucléaire sous peine de sanctions.
«S’ils ne parviennent pas à un accord, il y aura des bombardements, a martelé Donald Trump à NBC News fin mars. Ce seront des bombardements d’une ampleur inédite.»
L’ambassadeur Amir Saeid Iravani, envoyé spécial de Téhéran auprès de l’ONU, a appelé les membres du Conseil de sécurité, dans une série de lettres, à condamner les menaces de Donald Trump de bombarder l’Iran. Lors de son premier mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire historique avec l’Iran, négocié par l’administration du président démocrate Barack Obama.
Benyamin Netanyahou affirme soutenir les efforts diplomatiques de Donald Trump pour parvenir à un accord avec l’Iran, ajoutant qu’Israël et les États-Unis partagent le même objectif: garantir que l’Iran ne développe pas d’armes nucléaires.
Le dirigeant israélien, connu pour ses positions bellicistes à l’égard de l’Iran et ses appels passés à la pression militaire, a affirmé qu’il accueillerait favorablement un accord diplomatique similaire à celui conclu entre la Libye et la communauté internationale en 2003.
«Je pense que ce serait une bonne chose, a-t-il expliqué. Mais, quoi qu’il arrive, nous devons nous assurer que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires.»
Des négociations «presque au plus haut niveau»
Donald Trump a affirmé que les négociations se dérouleraient «presque au plus haut niveau», mais a refusé de préciser où elles se dérouleraient ni qui il enverrait pour cette diplomatie sensible.
Il a annoncé son intention d’organiser cet engagement surprise alors que Benyamin Netanyahou effectuait une visite organisée à la hâte à la Maison-Blanche — sa deuxième en un peu plus de deux mois — pour discuter des droits de douane imposés par Donald Trump à des pays du monde entier, du programme nucléaire iranien et de la guerre entre Israël et le Hamas.
En retirant les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, Donald Trump a soutenu qu’il rendait le monde plus sûr, mais il a également accentué son isolement sur la scène internationale et ravivé les doutes quant à la crédibilité américaine.
L’accord, qui incluait également la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie, avait levé la plupart des sanctions économiques américaines et internationales contre l’Iran.
«Je pense qu’il sera différent et peut-être beaucoup plus fort», a dit Donald Trump, expliquant qu’un nouvel accord pourrait être différent de celui négocié par les responsables de Barack Obama.
MM. Trump et Netanyahou ont également indiqué avoir discuté des tensions avec l’Iran, des relations israélo-turques et de la Cour pénale internationale, qui a lancé un mandat d’arrêt contre le dirigeant israélien l’année dernière. En février, Donald Trump a signé un décret imposant des sanctions à la CPI pour ses enquêtes sur Israël.
Avant sa rencontre avec Benyamin Netanyahou, Donald Trump s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron, le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie. Ces trois dirigeants ont été des interlocuteurs clés dans les efforts visant à apaiser les tensions au Moyen-Orient et à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas.
Peu après son arrivée à Washington dimanche soir, le premier ministre a rencontré de hauts responsables de l’administration Trump, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant américain au Commerce Jameson Greer, pour discuter des droits de douane. Lundi, Benyamin Netanyahou a rencontré Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump au Moyen-Orient, avant sa rencontre avec le président.
Concernant les droits de douane, le premier ministre israélien a assuré à Donald Trump que son gouvernement prendrait des mesures pour résorber le déficit commercial des États-Unis.
«Nous allons éliminer le déficit commercial avec les États-Unis, a affirmé Benyamin Netanyahou. Nous avons l’intention de le faire très rapidement.»