Par
Bastien Grossin
Publié le
10 mai 2025 à 18h00
« Une voiture, c’est une arme » : l’officier du ministère public ne mâche pas ses mots pour décrire la situation. Le prévenu, un homme d’une trentaine d’années, comparait devant le tribunal de police de Lille (Nord) pour trois infractions, début mai 2025. Un excès de vitesse à 25 km/h au-dessus de la limitation boulevard Carnot ; un stop grillé toujours boulevard Carnot ; et enfin l’utilisation du téléphone au volant. Si le trentenaire reconnaît cette dernière, il nie les deux premiers chefs d’accusation : « Je ne suis plus sûr que ce soit moi, je prête souvent ma voiture. »
« Je photographiais l’accident »
Pour ce qui est de l’utilisation du téléphone au volant, l’officier du ministère public rappelle : « Celui-ci, effectivement, il ne peut pas le nier, puisqu’il a été interpellé sur place. » En effet, rue Solférino à Lille, un dispositif de police important a été déployé sur un accident, provoquant un ralentissement de la circulation. C’est à ce moment-là que le prévenu est interpellé, téléphone à la main. Devant la présidente, il se justifie : « On ne roulait pas vite, j’ai sorti mon téléphone pour photographier l’accident. » Face à cette déclaration, la présidente l’interroge sur les motivations de son geste avant de le reprendre : « ça vous fait rire ? »
L’attitude de l’accusé face au tribunal ne joue pas en sa faveur. Dans sa réquisition, l’officier du ministère public souligne d’ailleurs le détachement de l’homme face aux faits qui lui sont reprochés. « Vous savez que vous avez eu le comportement typique du suraccident. » Il lui rappelle également le triste chiffre des 3 500 décès sur les routes en France, soit près de l’équivalent de 10 par jour. Face à l’absence de prise de conscience et son attitude désinvolte, la présidente le condamne pour ce fait à 800 euros d’amende, à la suppression de 4 points et surtout à 6 mois de suspension de permis de conduire, conformément aux réquisitions de l’officier du ministère public. Déjà condamné à de multiples reprises, il ne restait que deux points sur le permis du jeune homme. Celui-ci devrait donc passer des tests.
Responsable financièrement, mais pas pénalement
Concernant les infractions d’excès de vitesse et de stop grillé, la stratégie du prévenu a partiellement convaincu : il est relaxé en tant qu’auteur, faute de preuves qu’il était bien au volant au moment des faits. « Je ne suis plus sûr que c’était moi. Je prête souvent ma voiture à mon frère et à des potes », a-t-il déclaré à la présidente. Si cette défense a suffi à écarter sa responsabilité pénale, l’officier du ministère public a rappelé que le véhicule était immatriculé à son nom et que, par conséquent, il restait financièrement responsable. Il écope ainsi de 800 euros d’amende pour les deux infractions.
Au total, le jeune homme est donc condamné à 1 600 euros d’amende, une suspension de 6 mois du permis de conduire, ainsi que la perte de quatre points, alors qu’il n’en possédait plus que deux.
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