Contraint par les sanctions américaines, Huawei vient de dévoiler son tout premier PC sous HarmonyOS, après son smartphone tournant sous la version mobile de HarmonyOS.
À quelque chose malheur est bon ! Contrainte de toute part et privée des licences américaines, Huawei s’est lancée courageusement sur la voie de l’indépendance numérique depuis des années. Après la TV connectée et le smartphone tournant sous HarmonyOS, la firme chinoise vient de dévoiler son tout premier PC sans Windows. Une révolution forcée, silencieuse, mais qui prouve petit à petit que l’on peut bien vivre sans les technologies américaines. Cc l’Europe !
Huawei : le courageux qui prouve que l’excellence n’est pas l’apanage de l’Amérique
Huawei était un leader sur le marché des smartphones et des PC avant d’être considérablement restreinte par l’administration Trump en 2019. Le changement du locataire de la Maison-Blanche n’a rien amélioré et Huawei se devait de prendre son courage à deux mains. Deux choix s’offraient alors à elle : innover ou se ranger. Pour l’emprise chinoise, il n’était pas question de baisser son froc devant les autorités américaines. Elle choisit la voie de l’innovation et transforme son grand obstacle en opportunité stratégique : indépendance numérique.
Dans un premier temps, elle crée un fork d’Android pour rester compétitif sur le marché des smartphones. Des mois plus tard, elle se rend compte que ce détour ne mènera pas loin. La société décide alors de prendre entièrement son indépendance et s’investit résolument sur son système d’exploitation originale : HarmonyOS. En 2019, l’OS fait ses débuts sur les smart TV. En 2021, un OS mobile entièrement nouveau arrive sur les smartphones Huawei. 5 ans après, voilà HarmonyOS qui arrive sur les ordinateurs personnels. L’objectif de la marque est de proposer un écosystème unifier entre ses appareils, comme c’est le cas d’Apple.
Huawei a choisi de partir de loin et ne s’avoue absolument pas vaincue. Ses efforts commencent à porter des fruits, puisqu’elle s’est remise à reprendre des couleurs sur le marché des smartphones en Chine. Elle détient aujourd’hui 19% des parts de marché contre 17% pour Apple. Cela devrait lui permettre d’attirer de plus en plus de développeurs.
Avec un PC qui s’intègre facilement à son écosystème, ce n’est certainement qu’une question de temps avant qu’elle retrouve la place qui est la sienne sur le marché mondial. Pour cela, elle propose des arguments intéressants. Son système repose notamment sur trois piliers, dont HarmonyOS Ecosystem avec environ 2000 applications et HarmonyExperience déjà compatible avec près de 1000 périphériques.
L’Europe : le puissant qui reste dépendant
Les sanctions contre les entreprises américaines semblent être les seules armes qui restent à l’Europe pour rappeler à tous les acteurs du secteur qu’elle existe toujours et reste un géant. Car, peu importe sa puissance économique, le vieux continent manque aujourd’hui d’une souveraineté technologique telle qu’est en train de la bâtir Huawei.
Alors que la fracture technologique était encore surmontable, le continent n’a pas réussi à créer d’alternatives crédibles aux systèmes américains : Windows, Android, macOS, iOS, AWS, GPU, etc. Avec un manque de volonté politique coordonnée entre les États, aucun champion européen n’a su percer face à Google, Microsoft, ou Apple. Pourtant, ce ne sont pas les talents qui manquent, puisque plusieurs experts européens sont aujourd’hui à des places stratégiques dans les entreprises américaines.
Ces erreurs, commises autrefois, quand on n’était qu’au début de l’ère de la révolution numérique, se reproduisent aujourd’hui alors que la révolution IA se met en place. Allons-nous nous en mordre les doigts dans quelques années ? Wait and see !
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