Karlsruhe, Mannheim, Heidenheim, Ulm ou encore Heilbronn : voici cinq des villes du Bade-Wurtemberg qui ont supprimé leur zone à faibles émissions (ZFE) en 2023 et 2024. Des choix opposés à la dynamique connue en France. Ces décisions s’expliquent par une amélioration notable de la qualité de l’air dans ces municipalités. Non pas que la pollution ait disparu, mais les niveaux de particules fines et de dioxyde d’azote sont désormais inférieurs aux seuils européens.
L’ Umweltplakette toujours exigée à Stuttgart et Fribourg-en-Brisgau
Avec la fin de plusieurs Umweltzonen , les automobilistes français peuvent se dire qu’acheter une vignette écologique allemande n’est plus nécessaire. Cela s’entend, mais ce n’est pas tout à fait vrai. En effet, il reste encore 37 zones à faibles émissions dans toute l’Allemagne comme à Munich, Berlin, Francfort-sur-le-Main ou Cologne. Impossible d’y circuler sans une Umweltplakette verte. De même à Stuttgart, Pforzheim et Ludwigsburg dans le Bade-Wurtemberg.
Si Fribourg-en-Brisgau maintient aussi ses restrictions de circulation, les Français peuvent y aller avec une Crit’Air 0, 1, 2 et 3. C’est la seule ville d’Allemagne qui reconnaît les vignettes françaises.
Une vingtaine d’euros la vignette, 100 € l’amende
Dans ces villes, hors Fribourg donc, être contrôlé sans vignette est passible d’une amende 100 €. Une raison de plus pour inciter les Français à acquérir une Umweltplakette. D’autant plus en sachant que l’amende est quatre à cinq fois supérieure au prix du macaron.
En effet, il faut compter environ 20 € pour l’acheter auprès des services d’immatriculation des villes et districts. Ou bien auprès des garages ou centres de contrôle techniques. Il suffit de présenter la carte grise du véhicule pour récupérer la vignette en main propre. Les véhicules essence immatriculés après 1993 et le diesel mis en circulation depuis 2006 sont éligibles à la vignette verte et sont autorisés à circuler partout.
Cette Umweltplakette est valable dans tout le pays et jusqu’à un changement d’immatriculation.
Bientôt une reconnaissance mutuelle des vignettes écologiques ?
Il existe déjà un pays qui accepte les vignettes du voisin. C’est l’Espagne. Les vignettes Crit’Air françaises sont reconnues dans les 149 zones de bajas emisiones du pays. Pour y rouler, il suffit de vérifier l’équivalence en sachant, par exemple, que la vignette C espagnole a pour équivalence les vignettes Crit’Air 1 et 2 pour les véhicules essence. Une reconnaissance possible puisque les deux systèmes reposent sur les normes Euros.
Or, l’Allemagne classifie également ses véhicules en fonction des normes européennes d’émission de polluants. La vignette verte allemande correspond aux Crit’Air 1, 2 et 3 et pourrait ainsi être valable dans la quasi-totalité des zones à faibles émissions françaises. Le “quasi” s’expliquant par l’interdiction prochaine des véhicules Crit’Air 3 à Strasbourg, par exemple.
Néanmoins, dans les faits, seul un faible nombre de véhicules allemands, équivalents Crit’Air 3, circule dans les ZFE françaises. C’est pourquoi les pouvoirs publics des deux côtés du Rhin réfléchissent à une reconnaissance mutuelle des vignettes françaises et allemandes dans les zones environnementales de la région frontalière franco-allemande.
Centre européen de la consommation Bahnhofsplatz 3 77694 Kehl (Allemagne)