Par

Juliette Cardinale

Publié le

11 mai 2025 à 7h36

Il avait été blessé le 14 avril 2023 près du Conforama à Bordeaux Lac. Alors spectateur âgé de 18 ans, Rohan Bedouret assistait à un « run sauvage », une course de voitures illégale, lorsque l’un des conducteurs a perdu le contrôle de son véhicule et percuté 13 personnes. Aujourd’hui âgé de 21 ans, le jeune homme n’a pas été dégoûté – loin de là. Toujours aussi passionné, il veut monter une association avec des amis et des connaissances pour créer un cadre légal à ces runs.

Sécurité les courses de voitures

Après l’accident, Rohan Bedouret avait déjà tenté de discuter avec des maires de la métropole pour récupérer un terrain. « On veut trouver des solutions pour pouvoir exercer notre passion sur un terrain ou une route fermée », explique le passionné à actu Bordeaux.

Le jeune homme a aussi en tête de s’organiser avec la sécurité routière pour éviter les accidents sur le futur terrain. Mais outre les accidents et « petits chocs », les participants en ont marre des contraventions à répétition et de voir leurs véhicules confisqués. « Vendredi, deux voitures ont été saisies dont une BMW à 65 000 euros ».

« En quelques mois, + 65 % de confiscations de véhicules et en un an, + 35 % d’interpellations » sur les rodéos urbains, répondait d’ailleurs Bruno Retailleau questionné par la députée Edwige Diaz à l’Assemblée nationale ce mardi 6 mai 2025 après l’agression d’un élu girondin.

Une pétition qui démarre fort

« À l’époque, on a commencé à échanger avec les maires, pour trouver un lieu sécurisé ». Blanquefort, Bacalan, Parempuyre… plusieurs pistes sont étudiées par les amis. En vain. Deux ans plus tard, les arrestations du vendredi 2 mai ont relancé le mouvement. Rohan Bedouret a lancé une pétition pour montrer le soutien à une telle association. En une journée, elle a récolté plus de 700 signatures via les groupes de passionnés de runs sauvages en Gironde.

En fait, Rohan Bedouret cite en exemple la piste d’accélération de l’avenue de Labarde. Depuis la fin des années 1990, les motards se rassemblent le vendredi soir sur le terrain géré par le Moto club Bordeaux accélération (MCBA).

En 20 ans, les accidents ont été rares dans ce lieu encadré. Pour pouvoir participer aux courses, les motards doivent avoir une licence circuit, ou prendre un ticket assurance à 5 euros sur place en présentant le permis de conduire et la carte grise du véhicule.

« Personne ne nous empêchera de vivre cette passion »

« On a toujours été passionnés par les voitures, on a grandi dans tout ce qui est vitesse et adrénaline », explique Rohan Bedouret. Une passion transmise « par les parents et grands-parents depuis les runs au stade Matmut ».

Malgré l’illégalité et les risques d’accident, le jeune homme prévient : « Les runs vont continuer, même si on arrive à rien mettre en place ». Et les amis qui sont en train de monter l’association sont prêts à « manifester ou bloquer les routes » pour se faire entendre.

« Nous obtiendrons un endroit légal pour exercer notre passion automobile. Personne ne nous empêchera de vivre cette passion qui nous tient énormément à cœur », écrit-il dans la pétition.

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