Donald Trump avait déjà affirmé samedi que l’accord de cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan s’était produit grâce à la médiation des États-Unis, ce qu’a démenti l’Inde.

«Quelqu’un au sein de l’administration de Donald Trump doit sérieusement éduquer le président». Le député indien et membre du Congrès Manish Tewari s’est fendu dimanche d’une remarque acerbe à l’encontre du milliardaire républicain, alors que ce dernier proposait de participer à la résolution du conflit «vieux de mille ans» du Cachemire – région qui cristallise toutes les tensions entre le Pakistan et l’Inde.

« Il faudrait que quelqu’un au sein de l’establishment américain explique sérieusement à son président Donald Trump que le Cachemire n’est pas un conflit millénaire, comme le veut la Bible. Il a débuté le 22 octobre 1947, il y a 78 ans, lorsque le Pakistan a envahi l’État indépendant du Jammu-et-Cachemire, qui a ensuite été cédé intégralement à l’Inde par le Maharaja Hari Singh le 26 octobre 1947, incluant des zones illégalement occupées par le Pakistan jusqu’à ce jour. Est-il si difficile de saisir ce simple fait ? » s’est agacé le député sur X.

L’Inde rejette toute médiation dans le conflit

Sur son réseau Truth Social, le président américain avait félicité les États-Unis d’avoir mis fin au conflit armé entre l’Inde et les Pakistan. «Je suis fier que les États-Unis aient pu aider [l’Inde et le Pakistan, NDLR] à prendre cette décision historique et héroïque», s’était exclamé le chef d’État, saluant une décision de cessez-le-feu qui a permis d’empêcher la mort de «millions de personnes bonnes et innocentes». L’Inde a cependant réfuté cette affirmation, affirmant que c’était le directeur général des opérations militaires (DGMO) pakistanais qui avait contacté son homologue indien et avait donc initié le dialogue ayant conduit à la cessation des hostilités.

L’occupant de la Maison Blanche avait ensuite affirmé accroître «considérablement» ses échanges commerciaux avec les deux belligérants. «De plus, je travaillerai avec vous pour voir si, après mille ans, une solution peut être trouvée concernant le Cachemire. Que Dieu bénisse les dirigeants de l’Inde et du Pakistan pour leur excellent travail», avait-il déclaré sur son réseau. Déclaration aussitôt critiquée par le député indien, alors que l’Inde a déjà rejeté à maintes reprises toute intervention d’un tiers sur la question du Jammu-et-Cachemire, exprimant sans équivoque que cette région convoitée fait partie intégrante de l’Inde.

Un autre député du Congrès, Jairam Ramesh, s’est également inquiété d’une telle médiation. «Le Congrès national indien réitère sa demande d’une réunion de tous les partis présidée par le premier ministre et d’une session spéciale du Parlement pour une discussion complète sur Pahalgam, l’opération Sindoor et les annonces de cessez-le-feu faites d’abord depuis Washington DC, puis par la suite par les gouvernements de l’Inde et du Pakistan», a-t-il requis sur X, avant de renchérir ? «Avons-nous abandonné l’accord de Shimla ?», s’interroge-t-il, citant le traité de paix signé entre l’Inde et le Pakistan en 1972 qui a mis fin à la guerre indo-pakistanaise de 1971. Entre autres, cet accord régissait les moyens de résolution des différends entre l’Inde et le Pakistan, interdisant l’intervention d’un tiers, même des Nations Unies. «Avons-nous ouvert la voie à une médiation par une tierce partie ?», pointe le député.