Ce dimanche 11 mai 2025, des responsables iraniens et américains se retrouvent à Oman pour de nouvelles négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, après une opposition croissante à l’enrichissement de l’uranium iranien exprimée par des dirigeants américains.

« Nous avons eu de nouvelles consultations ce matin à Téhéran et, lors de ce cycle, nous espérons parvenir à un moment décisif », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans une vidéo avant son départ pour Mascate, à Oman. Il a par ailleurs affirmé que le droit de l’Iran à l’enrichissement d’uranium était « non négociable ». « La capacité d’enrichissement est l’un des honneurs et des acquis de la nation iranienne », a-t-il averti.

L’Iran compte réclamer la levée des sanctions ainsi que la reconnaissance de son droit à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques lors de ce quatrième cycle de pourparlers avec les États-Unis. « La délégation […] ne ménagera aucun effort pour défendre les intérêts de la nation iranienne et préserver nos précieuses avancées dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique, tout en œuvrant à la levée des sanctions », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei.

« Sur la bonne voie »

L’Iran et les États-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu depuis le 12 avril trois sessions de pourparlers sur l’épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d’Oman.

Comme lors des précédentes rencontres, la délégation américaine sera menée par l’émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et côté iranien, le chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, dirigera les négociations. Vendredi, celui-ci a fait état de « progrès » dans les précédentes discussions. « Plus nous avançons, plus nous avons besoin de consultations et d’examens, et plus les délégations ont besoin de temps pour examiner les questions soulevées », a-t-il indiqué.

De son côté, le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, a estimé mercredi que ces négociations étaient sur la « bonne voie ».

L’objectif d’un nouvel accord

Les pourparlers entre l’Iran et les États-Unis visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours nié avoir, insistant sur le fait que son programme nucléaire est destiné à des fins civiles. En échange : une levée des sanctions qui paralysent son économie.

Un accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales imposées à Téhéran est devenu caduc après le retrait des États-Unis en 2018, pendant le premier mandat du président Donald Trump.

L’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60 %, bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord de 2015, alors qu’un taux de 90 % est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile sont une source d’inquiétude pour les puissances occidentales.

Dans un entretien diffusé vendredi, Steve Witkoff a déclaré que l’administration Trump s’opposerait à tout enrichissement, après avoir initialement suggéré une flexibilité concernant le maintien par Téhéran d’un enrichissement à faible échelle de l’uranium à des fins civiles. « Cela signifie démantèlement […] de leurs trois installations d’enrichissement », a-t-il déclaré au média conservateur Breitbart News. Si les pourparlers n’aboutissent pas, « ils ne continueront pas et nous devrons emprunter une autre voie », a-t-il ajouté.

Avec AFP