C’est l’une des figures de la mémoire résistante et combattante en Bretagne. Maxime Le Poulichet, 98 ans, est invité ce samedi 10 mai 2025 aux commémorations de la libération de la Poche de Lorient. Il y a 80 ans, il avait été blessé dans les combats.

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Né à Rennes en 1927, orphelin de parents fauchés par la tuberculose, Maxime Le Poulichet a été élevé par sa grand-mère formidable qui vivait dans le quartier de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, à Rennes. Le 18 juin 1940, il avait été le témoin de l’arrivée des troupes allemandes dans la capitale bretonne. « Je vois arriver la première estafette motocycliste précédant un side-car et plus loin une voiture d’officiers. Ils ont de grands imperméables verts de gris, casqués, bottés, armés, se souvenait-il dans les colonnes de Ouest-France en 2020. Un officier descend de voiture et demande, dans un excellent français, la route de Saint-Malo et la distance qui les sépare des Anglais qui viennent de quitter le quartier. Il semblait bien informé ! »

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Sa grand-mère l’obligeait à écrire. Alors il a noté noir sur blanc dans des cahiers cette Seconde guerre mondiale qui déboulait dans son enfance. Le bombardement allemand de la gare de triage du 17 juin 1940. Ce jour-là, près de 900 personnes ont été tuées, et 200 à 300 blessés, surtout des soldats britanniques, et des réfugiés. « Ma grand-mère venait de me laisser au patronage Jeanne-d’Arc. Quand j’ai entendu, vers 10 h 15 environ, un vrombissement d’avions, puis des déflagrations énormes. Le mur de briques de la sacristie de l’église Jeanne-d’Arc s’est écroulé à mes pieds ! », se souvenait-il.

Du véhicule allemand saboté à Rennes aux combats de Lorient

Son tout premier acte de résistance ? C’était au printemps 1941, un jeu de gamin : du sucre glissé dans le réservoir d’un véhicule allemand ! Apprenti serrurier, Maxime Le Poulichet, en juillet 1944, intègre à Monterfil, entre Rennes et Paimpont (Ille-et-Vilaine), les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Au printemps suivant, il se retrouve dans les combats de la région de Lorient. « J’ai été blessé. C’était le 9 avril 1945. »

Laissé pour mort, il se retrouve finalement dans un lit à l’hôpital militaire de la cité morbihannaise. « J’ai échappé au peloton d’exécution et j’ai été libéré, à ma sortie de l’hôpital, le 9 mai 1945. »