« Laïcité dévoyée, islamophobie déchaînée, vies fauchées », proclame la pancarte qui borde le rassemblement. Dimanche après-midi, quelque 200 personnes se sont réunies sous l’ombrière du Vieux-Port pour dénoncer « l’islamophobie » après le meurtre d’Aboubakar Cissé à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le 25 avril dernier.
Vendredi, Olivier H., l’homme suspecté d’avoir tué à coups de couteau ce jeune Malien de 22 ans, a été mis en examen pour « assassinat (meurtre prémédité) à raison de la race ou de la religion, et écroué ». « À ce stade », le parquet national antiterroriste (Pnat) n’a pas retenu la qualification terroriste mais « demeure en observation » sur ce dossier sensible. « Les faits paraissent à ce stade construits autour de l’envie obsessionnelle de tuer une personne », indique la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Un rassemblement contre l’islamophobie a été organisé dimanche sur le Vieux-Port. / Photo Philippe LAURENSONLe collectif des Indignés appelle à une marche blanche dimanche prochain
« Nous réclamons la justice pour Aboubakar Cissé, harangue Sarah, la coordinatrice de ce rassemblement, qui se proclame « citoyen », avant de dénoncer au micro « le système », coupable aux yeux de ces manifestants de « la mort d’Aboubakar », « de l’impossibilité pour les femmes de faire du sport voilées » ou encore « obsédé par la viande halal dans les cantines ».
Des manifestants ont rendu hommage à Aboubakar Cissé, porte Aix. / Photo Philippe LAURENSON
Au même moment, porte d’Aix, une trentaine de membres du collectif des Indignés et de l’association Fraternité des Maliens se sont rassemblés « en hommage à Aboubakar Cissé ». « Nous demandons à la justice d’élucider ce meurtre, insistent Ahmed Aboudou et Souleymane Coulibaly. Nous constatons ces derniers temps une augmentation des actes racistes et une banalisation du racisme chez certains élus de la République qui nous inquiètent. » Ces derniers appellent à une marche blanche dimanche prochain.
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