Il n’y aura pas de parc Hornsea 4. Du moins « dans sa forme actuelle ». Avant la décision finale d’investissement prévue pour la fin de l’année, l’énergéticien danois Ørsted a décidé, « après mûre réflexion », d’interrompre ce projet de 2.4 GW au Royaume-Uni qu’il avait remporté en septembre 2024, a annoncé son PDG, Rasmus Errboe.

En cause, « plusieurs évolutions défavorables liées à l’augmentation continue des coûts de la chaîne d’approvisionnement, à la hausse des taux d’intérêt et à l’augmentation du risque de construire et d’exploiter Hornsea 4 dans les délais prévus pour un projet de cette envergure », indique un communiqué du géant de l’éolien en mer. Cette détérioration de la conjoncture n’assure plus à Ørsted « la création de valeur du projet ». Le groupe a donc décidé de suspendre les dépenses liées à ce projet et de résilier les contrats avec la chaîne d’approvisionnement.

Il laisse cependant la porte entrouverte pour évaluer, à l’avenir, « les options pour le développement futur du projet Hornsea 4, compte tenu des droits sur les fonds marins, de l’accord de connexion au réseau et de l’arrêté d’autorisation de développement ». Rasmus Errboe souligne, en effet, que son groupe va conserver les droits d’Hornsea 4 dans son portefeuille de développement et cherchera « à développer le projet ultérieurement d’une manière plus créatrice de valeur pour nous et nos actionnaires. »

Cette décision a pour conséquence de grever l’EBITDA d’Ørsted de 3 à 3.5 milliards de couronnes (402 à 469 millions d’euros), comptabilisés au deuxième trimestre 2025. 

Dans un contexte morose pour l’éolien, l’énergéticien danois connaît depuis 2023 de sérieuses difficultés qui l’ont obligé à abandonner les projets Ocean Wind 1 et 2 (2.25 GW) aux États-Unis (New Jersey), en raison de retards d’approvisionnement et de la hausse des taux d’intérêt. Ce revirement avait entraîné une importante dépréciation, perdant 2.7 milliards d’euros en 2023. En 2024, le groupe avait été obligé de reconsidérer ses ambitions, d’abaisser ses investissements, de céder des actifs, de suspendre le versement de dividendes et de réduire ses effectifs.

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